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L''origine de l''épidémie d''E. coli reste à confirmer

6 juin 2011, 00:00

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L''origine de l''épidémie d''E. coli reste à confirmer

Les autorités allemandes n''''ont pas été en mesure de confirmer lundi que des graines germées sont à l''origine de l''épidémie d''E. coli qui a fait 22 morts, dont 21 en Allemagne, et plus de 2.200 malades à travers l''Europe.

Sur 40 échantillons testés, 23 se sont révélés négatifs, a déclaré le ministère de l''Agriculture du Land de Basse Saxe. Les autres sont en cours d''examen.

Le ministère a souligné que la recherche de l''origine de la flambée épidémique était très difficile et qu''il n''attendait pas de résultats à brève échéance.

Gert Lindemann, ministre de l''Agriculture de Basse Saxe, avait déclaré dimanche que les enquêteurs avaient remonté la trace de la bactérie hautement toxique jusqu''à une ferme de la région d''Ülzen. Les médias l''ont localisée à Bienenbüttel.

Il assurait alors que la piste était sérieuse, ajoutant que de nombreuses graines germées - de luzerne, de haricot mungo, de radis - produites par la ferme pourraient être liées à l''épidémie. Les graines germées sont très consommées en Allemagne, souvent en salade ou dans des sandwiches.

Le patron de la ferme biologique allemande soupçonnée a exprimé son étonnement.

Klaus Verbeck, qui dirige la Gärtnerhof Bienenbüttel, a affirmé au journal Neue Osnabrücker Zeitung qu''aucun engrais n''était utilisé pour la culture des germes de soja suspects. Il a ajouté qu''aucun animal ne se trouvait sur son exploitation.
Or la souche mortelle d''E. coli est connue pour se loger dans l''intestin des bovins.

L''exploitation a été fermée, ses produits ont été rappelés.

Producteurs bio depuis trente ans

"Je n''arrive pas à comprendre comment les procédés que nous respectons ici peuvent être compatibles avec les accusations, a dit Klaus Verbeck. Nos salades poussent seulement avec des graines et de l''eau et il n''y a pas du tout d''engrais. Il n''y a pas non plus d''engrais animaux utilisés dans d''autres secteurs de la ferme."

Située dans une petite ville de 6.600 habitants à environ 70 km au sud de Hambourg, cette exploitation biologique est désormais assiégée par des dizaines de journalistes et d''équipes de télévision.

Klaus Verbeck, qui est lui-même végétarien, a expliqué à un journaliste de la presse locale qu''il ne parlerait plus aux médias. "C''est notre gagne-pain qui est en jeu", a-t-il dit.

Les reporters ont dû se contenter du témoignage d''une voisine, Sybille Lange. Deux gardes en uniforme sont postés derrière la grille fermée.

"Ce sont des gens très sérieux, qui travaillent beaucoup et qui se sont lancés très tôt dans la production biologique", a dit cette mère de famille de 45 ans. "Ils sont installés ici depuis une trentaine d''années. Ce sont des produits de grande qualité.

J''ai mangé toutes sortes de légumes cultivés chez eux, y compris des germes de soja, et ils sont délicieux. Je ne peux pas imaginer que l''origine de la contamination se trouve ici. Tout cela nous a profondément touchés dans le voisinage."

Réunion mardi à Luxembourg

A Genève, l''Organisation mondiale de la Santé (OMS) est restée prudente, attendant de plus amples informations. "Nous continuons d''étudier une vaste étendue de possibilités", a déclaré Claudia Stein, une responsable pour l''Europe de l''OMS.
L''incertitude sur l''origine de l''épidémie d''E. coli a provoqué des tensions entre l''Allemagne et ses partenaires.

La piste d''un concombre venu d''Espagne a d''abord été évoquée, conduisant à une chute des ventes de ce légume.
Les agriculteurs espagnols estiment leurs pertes à 200 millions d''euros par semaine. La crise pourrait mettre au chômage 70.000 personnes, ont souligné les autorités espagnoles qui espèrent obtenir de Berlin une indemnisation.

A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé la tenue d''une réunion extraordinaire des ministres de l''Agriculture de l''Union mardi au Luxembourg. La question du versement d''une aide aux producteurs de fruits et légumes sera à l''ordre du jour.

(Source : Reuters)