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L'Onu lance un cri d'alerte sur la Centrafrique, treize morts

28 janvier 2014, 09:09

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L'Onu lance un cri d'alerte sur la Centrafrique, treize morts

La communauté internationale doit s'impliquer davantage en République centrafricaine pour mettre fin aux exactions contre les civils, notamment les musulmans victimes de représailles, a déclaré la haute commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, alors qu'au moins treize personnes ont encore été tuées lundi.

 

Un million de personnes, soit un quart de la population, ont été déplacées par les combats entre les ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans, qui s'étaient emparés du pouvoir en mars 2013, et les milices chrétiennes connues sous le nom d'"anti-balaka".

 

Depuis la démission du président par intérim Michel Djotodia début janvier, la plupart des chefs de la Séléka ont quitté Bangui, accompagnés de leurs combattants, ce qui fragilise la situation des civils musulmans.

 

Malgré le déploiement en décembre des 1.600 soldats français de l'opération Sangaris, pillages et assassinats n'ont pas cessé dans la capitale centrafricaine, en particulier dans les quartiers où vivent les musulmans.

 

Treize corps ont été ramassés lundi dans les rues de Bangui, a indiqué un porte-parole de la Croix-Rouge locale. Huit autres civils ont été blessés.

 

"La situation en termes de sécurité et de droits de l'homme s'est encore détériorée ces derniers jours", a déploré Navi Pillay, la haute commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, dans un communiqué.

 

"Les civils musulmans sont désormais extrêmement vulnérables. Beaucoup sont chassés hors du pays, avec les ex-Séléka, et ils fuient, la plupart vers la frontière tchadienne."

 

"Nous ne pouvons tout simplement pas laisser se déchirer le tissu social de ce pays", a ajouté Navi Pillay. "J'en appelle avec la plus grande urgence à la communauté internationale pour qu'elle multiplie ses efforts de maintien de la paix. (...) Beaucoup de vies sont en jeu."

 

La plupart des musulmans de Bangui ont fui la capitale centrafricaine.

 

Dans le quartier de Miskine, un journaliste de Reuters a vu lundi des pillards démonter des boutiques ou des maisons déjà vidées de leurs biens et de leurs meubles lors de précédentes attaques.

 

Des tirs ont éclaté quand les forces françaises sont intervenues pour tenter de disperser la foule.

 

"Depuis que la Séléka perd du terrain, les communautés musulmanes sont systématiquement attaquées par les anti-balaka. Il y a des meurtres tous les jours", déclare Peter Bouckaert, directeur des urgences pour Human Rights Watch.