Les autorités libyennes ont touché dans les deux dernières semaines 770 millions de dollars en revenus pétroliers, malgré les sanctions internationales prises contre le régime, affirme le Financial Times, cité par le quotidien Le Figaro.

Les recettes générées par les exportations de pétrole «atterrissent à la banque centrale de Libye, et sont potentiellement sous le contrôle direct du colonel Kadhafi», rapporte le journal britannique. A noter que l’ONU a pris des sanctions contre Kadhafi et son régime après la répression brutale des opposants.

Entretemps, sur le terrain, la situation est confuse. Le régime du colonel affirme avoir repris aux insurgés Misrata, Ras Lanouf et Tobruk. Des informations démenties par les rebelles dans les deux derniers cas.  Ce dimanche matin,  les forces pro-Kadhafi ont mené un raid sur Ras Lanouf que le régime prétend avoir repris mais qui selon les insurgés et les journalistes sur place reste aux mains de l''''opposition. Un avion de combat a lâché des roquettes, provoquant l''apparition de deux cratères dans le sable, près d''un point de contrôle des insurgés. Ces derniers ont riposté avec plusieurs armes anti-aériennes.

Les rebelles déclarent qu''ils poursuivent leur progression vers l''ouest de la Libye et qu''ils contrôlent désormais la ville de Nofilia,  qui se trouve à l''ouest de Ben Jawad, que les rebelles ont fait tomber samedi. Si ces affirmations annoncées en conférence de presse sont exactes, cela signifie que les insurgés se rapprochent de Syrte, le fief et ville natale de Mouammar Kadhafi.

Des tirs nourris d''armes automatiques ont résonné à l''aube dans le centre de Tripoli. On ignore l''origine des tirs mais le gouvernement les présente comme «des feux d''artifice de joie» pour fêter les avancées de l''armée. «Les gens sont dans les rues, dansent sur les places». Les tirs ont été entendus depuis un hôtel situé aux abords du centre historique de la ville, à moins d''un km de la Place verte. La capitale, restée sous le contrôle du régime du colonel Kadhafi, a été largement épargnée par les violences depuis une semaine.

Offensive gouvernementale à Zawiyah

Des chars ont investi les rues de cette ville située à 60 km de Tripoli, tirant sur des habitations et dans la foule. Un médecin interrogé par l''Agence France-Presse évoque un «massacre». Entre 7 et 30 personnes, principalement des civils, auraient péri. Selon une journaliste britannique de Skynews, les insurgés sont retranchés dans la ville, qui est encerclée par les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi, disposent de chars, de canons antiaériens, de missiles antichars, de lance-grenades RPG et de fusils d''assaut. Le «conseil militaire», qui est à la tête des insurgés de Zawiyah, se compose d''officiers qui ont fait défection des forces loyalistes, dont un général.