Publicité

Liberté de culte : Les Américains critiquent les dérapages de la VOH et de Kranti

21 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Liberté de culte : Les Américains critiquent les dérapages de la VOH et de Kranti

Le Département d’Etat américain met à l’index les dérapages sectaires autour d’un concert de gospel à Triolet en mars 2010 et d’une cérémonie de pentecôtistes quelques mois plus tard. L’inaction du Bureau du Premier ministre à propos de ces incidents est également soulignée.

Les autorités n’ont rien fait pour mettre un terme à des agissements de deux groupements qui gênent la liberté de culte à Maurice. C’est le constat accablant de l’International Religious Freedom Report (IRF) de 2010 publié par le département d’Etat américain la semaine dernière.

Dans ce document rendu public le mercredi 14 septembre, les rédacteurs reviennent sur les désordres qui ont eu lieu lors d’un concert religieux à Triolet l’an dernier. Ils évoquent les demandes faites par les églises chrétiennes auprès du Bureau du Premier ministre et de la présidence de la République pour qu’elles ne soient plus exposées à des actes d’intimidation.

« The National Pentecostal Council notified the offices of the Prime minister and the President of the situation, but neither office responded officially or took action », fait ressortir ce rapport. Il conclut en rappelant que le gouvernement américain aborde la question de liberté de culte avec les autorités mauriciennes dans la perspective de la promotion des droits de l’homme.

Ce rapport fait surtout mention de dérapages à un Gospel Festival organisé le 14 mars 2010 dans la circonscription du Premier ministre, à Triolet. La vedette indienne Johnny Lever avait alors été invitée par le National Pentecostal Council (NPC). Cela n’a pas empêché des activistes de Kranti d’y faire irruption, de tout saccager, de mettre le feu à un champ de cannes avoisinant tout un tenant une banderole, ce qui a mis des gens en fuite.

Au final, indiquent les Américains, quatre hommes ont été arrêtés. L’un a été inculpé pour avoir dérangé une cérémonie religieuse, ce qui ne lui a valu qu’une amende de Rs 3 000.

Quelques mois plus tard, en septembre, c’est un deuxième groupe, la Voice of Hindu (VOH), qui a incendié une tente où devait se tenir une cérémonie. Tout en plaçant sa banderole sur celle des organisateurs.

Au mois d’octobre, la VOH même a tenu une conférence de presse pour annoncer la mise sur pied d’une milice anti-conversion. Tout en disant tout le mal qu’elle pense des organisations pentecôtistes et autres églises chrétiennes qui font du prosélytisme.

La VOH a également appelé le gouvernement à adopter une loi anti-conversion. Ce qui va à l’encontre de la Constitution qui garantit la liberté de culte. La police a réagi, par la suite, pour soutenir que ce groupe ne peut prendre la loi entre ses mains.

Sur la question de prosélytisme, bien que la Constitution reconnaisse la liberté de culte, les Américains notent qu’il existe une limitation sur le nombre de missionnaires étrangers qui ont la permission de venir répandre leurs idées dans l’île. Ce, sur une période de trois ans.

Le rapport fait également mention des critiques des minorités ethniques qui se disent sous-représentées dans les services du gouvernement.