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Les rebelles libyens accusés de crimes de guerre

15 septembre 2011, 00:00

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Amnesty International a publié ce mardi un rapport dans lequel l’ONG dénonce les violations graves des droits humains en Libye.

Rédigé en anglais et en arabe et intitulé «La bataille pour la Libye: assassinats, disparitions et torture», le document publié le 13 septembre dénonce des violations graves des droits de l’homme commises en Libye depuis le soulèvement du 17 février 2011, initié à l’est du pays contre le régime du colonel Kadhafi.

Les 112 pages du rapport révèlent essentiellement les exactions commises par les autorités libyennes aux ordres du colonel Kadhafi. Depuis les répressions sanglantes contre les manifestants de Benghazi et Al Bayda, «les forces de Kadhafi ont commis de sérieuses violations du droit humanitaire international», y compris «des crimes de guerre» et des actes pouvant être qualifiés de «crimes contre l’humanité».

Néanmoins, le rapport d’Amnesty n’épargne pas les insurgés, à qui il consacre un chapitre entier : «Les combattants de l’opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d’anciens membres des forces de sécurité soupçonnés d’être des loyalistes à Kadhafi, ont capturé des soldats et des étrangers soupçonnés à tort d’être des mercenaires combattant au sein des forces pro-Kadhafi. Aucune enquête indépendante et crédible n’a été menée par le Conseil national de transition (CNT), aucune mesure efficace n’a été prise à l’égard des responsables de ces abus.»

Concernant les insurgés, le rapport fait état de lynchages, d’actes de vengeance, de détentions de centaines de personnes, de tortures et de mauvais traitements ainsi que d’utilisation sans distinction de missiles par les rebelles.

Amnesty International traite largement du sort des étrangers en Libye, travailleurs migrants pour la plupart, venant essentiellement des pays d’Afrique subsaharienne, et qui ont subi mauvais traitements et abus perpétrés par les deux parties belligérantes.

L''''ONG souligne ainsi que même au sein des territoires « libérés », des partisans de l’insurrection ont réalisé des descentes dans les maisons, des meurtres, des lynchages et d’autres attaques violentes contre des individus supposés être des mercenaires en raison de leur couleur de peau.

Le rapport souligne que des leaders de la rébellion dont le dirigeant du CNT Moustafa Abdel Jalil ont attisé le feu en répétant des déclarations irresponsables sur l’existence de mercenaires africains recrutés par Kadhafi contre son propre peuple.

Pour Amnesty, il est important que tous ces crimes ne restent pas impunis et que leurs auteurs soient jugés, quel que soit leur rang ou leur camp, «afin de construire une Libye nouvelle sur les bases du respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit».

Pour tourner la page de quatre décennies de despotisme, Amnesty presse le CNT de faire cesser la chasse aux sorcières qui a commencé dès les premiers jours de la r?bellion anti-Kadhafi le 17 février 2011. 

Dans sa première allocution publique à Tripoli lundi soir, Moustafa Abdjeljalil, le chef du gouvernement intérimaire libyen, a déclaré vouloir « installer un Etat de droit », en appelant les partisans du CNT à ne pas se livrer à des représailles.  Un discours qui tranche avec la position tenue jusqu''alors par les responsables de l''opposition, « qui ont souvent minimisé l''ampleur et la gravité de tels abus » selon Amnesty.

Sources : SlateAfrique & Rue89.


 

SlateAfrique & Rue89.