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Les réfugiés politiques irakiens: «C’est la mort qui nous attend en Irak»

27 mars 2009, 13:00

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Les réfugiés politiques irakiens: «C’est la mort qui nous attend en Irak»

Rentrer en Irak est synonyme de suicide pour les six Irakiens qui ont obtenu le statut de réfugiés politiques. C’est ce qu’ils ont déclaré à leur sortie de prison. Ils sont actuellement hébergés au Foyer Fiat de Petite-Rivière.

Après avoir obtenu le statut de réfugiés politiques, les six Irakiens, qui étaient en détention pour être entrés à Maurice avec de faux passeports, ont été libérés. Ils se trouvent actuellement au Foyer Fiat de Petite-Rivière.

«C’est la mort qui nous attend si nous retournons en Irak», confie Nassim Jibraël Thomas l’un des six réfugiés politiques irakiens actuellement à Maurice. «Nous voulons aller en Australie. Il n’y a rien pour nous en Irak, car beaucoup d’entre nous y ont perdu des proches et nous, les chrétiens, sommes toujours martyrisés là-bas», ajoute-t-il. Ce dernier parle au nom de ses camarades qui sont unanimes sur ce point.

Certains d’entre eux ont vu des proches mourir sous leurs yeux. Les enlèvements, les tueries…, faisaient parti de leur quotidien. Des lettres de menaces les obligeant à quitter l’Irak arrivaient fréquemment à leurs domiciles. C’est ainsi qu’ils décrivent le quotidien d’un chrétien en Irak. «Ma maison a entièrement été brûlée», raconte Amira Antoine. Cette dernière a tout quitté pour aller rejoindre son fils, sa seule famille qui lui reste, en Australie. Elle supplie, implore les autorités australiennes pour qu’elle puisse s’y rendre.

Martin William Issac, 22 ans, et son petit frère Georges, 20 ans, ont fui l’Irak pour «sauver leurs vies» et ils ne comptent pas y retourner. «Notre père a été tué sous le régime de Saddam Hussein. Depuis, on vit dans la terreur. Nous avions tellement peur que nous avons arrêté d’aller à l’école et nous nous enfermions dans la maison de peur de nous faire tuer par des islamistes qui nous persécutaient à cause de notre croyance religieuse», raconte Martin William Issac les larmes aux yeux.
C’est toute cette souffrance et cette peur de mourir à chaque instant qui ont forcé ces six Irakiens à fuir. S’échapper de cet «enfer» pour vivre. Et c’est pourquoi ils ont eu recours à ce passeur syrien pour obtenir des faux passeports. Ils ont tous eu recours au même homme pour fuir l’Irak. «C’était soit les faux passeports ou rien. On n’avait pas le choix. Il faut nous comprendre et on n’est pas des criminels», confie Nassim Jibraël Thomas. Ce dernier ne demande qu’à vivre en paix, loin de la guerre, des persécutions…

Aujourd’hui, ces six Irakiens croient en leurs chances de gagner l’Australie. Le pays qu’ils ont choisi pour démarrer leur nouvelle vie. Ils remercient aussi Amnesty International pour son soutien.

Nombreux à Maurice sont ceux qui, en entendant parler d’Irakiens qui ont débarqué sur notre sol, ont vite conclu que c’étaient des terroristes. L’histoire de ces hommes et de cette femme nous enseigne à laisser de côté nos préjugés…