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Les jeunes Réunionnais réclament davantage d’emplois dans la fonction publique

23 août 2010, 00:00

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Les jeunes Réunionnais réclament davantage d’emplois dans la fonction publique

La rentrée scolaire a vu de nouveau le départ forcé de dizaines de jeunes professeurs réunionnais et l’arrivée de centaines d’enseignants d’autres académies. Dans notre contexte de pénurie, la fonction publique est un gisement d’emplois pour une jeunesse de plus en plus diplômée. Offrir aux jeunes des moyens de se former afin d’occuper le maximum des postes qui sont créés chaque année à La Réunion, c’est ce que permet le droit à l’expérimentation.

Quand tous les personnels de l’enseignement ont été alignés sur le régime de la fonction publique d’État, Paris a commencé à faire venir massivement des cadres métropolitains dans l’éducation. Mais les besoins étaient tels que notre pays manquait d’instituteurs. Le gouvernement a donc décidé de déroger au droit commun pour recruter davantage d’enseignants.

C’est la création du Concours de recrutement d’instituteurs remplaçants de La Réunion (CRIRE). Recrutés au niveau du

Brevet d’études, ces jeunes allaient donc œuvrer pour que soit atteint l’objectif de la scolarisation de masse.
L’accès généralisé des Réunionnais à l’école allait permettre aussi l’élévation du niveau de qualification. Désormais, le taux de réussite des jeunes Réunionnais au bac est égal à la moyenne de la France. Une conséquence, c’est que de plus en plus de jeunes Réunionnais arrivent à obtenir des diplômes de l’enseignement supérieur.

Parallèlement à cette hausse, les besoins dans l’enseignement sont toujours très importants. D’une part, il persiste un taux d’échec scolaire important qui se traduit notamment par la persistance de l’illettrisme malgré plus de 10 ans passés à l’école. D’autre part, la croissance démographique s’accompagne d’une croissance des effectifs scolaires. Notre île a donc besoin d’enseignants, et chaque année des centaines de postes sont vacants.

Mais pour attribuer ces postes, l’administration se borne à appliquer une réglementation conçue dans un contexte qui n’a rien à voir avec le nôtre. Ainsi, une mutation en dehors de l’académie équivaut à aller à 10.000 kilomètres de chez soi, ce qui n’est pas la même chose que quelques heures de train.

Par ailleurs, les restrictions imposées en termes de recrutement contribuent à limiter encore l’accès des jeunes Réunionnais à la fonction publique. Ainsi, ce sont des milliers de jeunes diplômés qui sont au chômage, c’est un investissement considérable qui est ainsi gaspillé.

Devant cette situation exceptionnelle, le Parti communiste réunionnais a renouvelé vendredi sa proposition d’un moratoire sur le recrutement dans la fonction publique à La Réunion. Durant le délai du moratoire, une expérimentation pourrait être lancée dans le cadre de la Constitution.

«On pourrait s’inspirer des expériences telles que le CRIRE, en créant sur place des formations prenant en charge des Réunionnais titulaires de licences ou de maîtrises, et en leur prodiguant le soutien pédagogique nécessaire. Une procédure qui serait bien entendue validée par un inspecteur d’Académie, qui sanctionnerait l’évaluation de l’enseignant», a indiqué Élie Hoarau.

Sur la question des règles de recrutement de la fonction publique, seul le gouvernement peut décider. Quelle sera la position du secrétaire d’État en charge de cette responsabilité ?

© Témoignages