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Les hôpitaux publics payants pour les étrangers

28 février 2009, 10:00

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Les hôpitaux publics payants pour les étrangers

Fini l’époque où les étrangers étaient traités gratuitement, au même titre que les Mauriciens, dans les hôpitaux publics.

Un touriste français, admis à l’hôpital Nehru, Rose-Belle, a dû s’acquitter d’une facture de Rs 11 000 pour les traitements prodigués et un séjour de cinq jours dans cet établissement. Il avait été piqué par un poisson pierre, considéré comme le poisson le plus venimeux au monde et connu comme «laft laboue» à Maurice.

Le Dr Mukesh Sooknundun, propriétaire et directeur de la clinique du Nord estime que Rs 11 000 pour un traitement contre le venin du poisson-pierre (Synanceja verrucosa ou stone fish en anglais) est un cadeau.

«L’antidote au venin du poisson-pierre, soit sérum anti-stonefish, coûte environ Rs 8 000 la dose. Le poisson pierre a 13 épines liées à des glandes secrétant le venin. Pour chaque épine qui est entré dans le corps de la victime, il faut une dose de sérum anti-stone fish», affirme le Dr Sooknundun. Il signale que le venin de ce poisson, du moins l’espèce qu’on retrouve à Maurice, n’est pas mortel. Il est cependant très douloureux.

«Cela n’a pas empêché, il y a trois ans de cela, le décès d’un touriste piqué par le poisson-pierre à Peyreybère. Il est mort des complications que donne ce venin chez les diabétiques, les hypertendus et les cardiaques. En fait, le sérum anti-stone fish donne les mêmes complications, raison pour laquelle l’antidote doit être administré en milieu hospitalier», explique encore le Dr Sooknundhun.

Il signale qu’il traite une quinzaine de cas par an. Le dernier cas qu’il a traité dans une des trois cliniques qu’il possède sur le littoral (Baie du Tombeau, Pointe aux Cannoniers et Flic-en -Flac) remonte à un mois.

«Ces cas deviennent très rares depuis que les hôtels récompensent tous les pêcheurs qui leur rapportent un poisson-pierre», signale aussi le directeur de la Clinique du Nord.

Si la personne piquée par le «laft laboue» ne présente aucune complication, il fait un séjour maximale de 24 heures en clinique et paye environ Rs 15 000, précise-t-il.

Un séjour de cinq jours n’aurait certainement pas coûté Rs 11 000 en clinique privée. Ce qui fait que les hôpitaux publics restent «presque gratuits» pour les étrangers.

Dans le passé, tous les étrangers étaient traités gratuitement, quels que soient la maladie et le type d’accident ayant provoqué leur admission dans un hôpital public.

Cette situation avait donné lieu à des abus de la part des ressortissants de certains pays voisins (Comores et Madagascar notamment, mais également des pays aussi lointains que le Pakistan et l’Inde).

Par ailleurs, le ministère de la Santé met en ce moment en place le mécanisme nécessaire pour que les Mauriciens, couverts par une assurance maladie, soient facturés pour les soins ou les opérations au centre cardiaque de Pamplemousses.

Voir détails dans l’article que l’express dimanche publie le 1er mars sous le titre «Le centre cardiaque payant pour les assurés médicaux».