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Les Etats de l'UE priés de mieux protéger les données des citoyens

29 janvier 2014, 07:20

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Les Etats de l'UE priés de mieux protéger les données des citoyens

Les pays de l'Union européenne qui critiquent le programme américain de cyber-surveillance sont "hypocrites" parce qu'eux-mêmes ne protègent pas les informations privées de leurs ressortissants, a déclaré mardi la commissaire européenne à la Justice.

 

Viviane Reding a souhaité obtenir davantage de garanties juridiques de la part de Washington après les révélations de l'informaticien américain Edward Snowden sur le programme d'espionnage américain des communications individuelles, mais elle a aussi demandé aux pays européens d'améliorer leur propre comportement.

 

"Il y a beaucoup d'hypocrisie dans le débat", a-t-elle déclaré à Bruxelles, invitant les Etats membres à soutenir ses propositions de renforcement de la réglementation en matière de protection des données au sein de l'UE.

 

"Si l'UE veut être crédible dans ses efforts pour restaurer la confiance, si elle veut être un exemple pour les autres continents, elle doit aussi mettre sa propre maison en ordre", a poursuivi Viviane Reding.

 

Les pays de l'UE négocient une nouvelle loi sur la protection des données qui obligerait des sociétés comme Google ou Facebook à solliciter l'autorisation d'utiliser les informations personnelles. Le nouveau texte prévoit de fortes amendes en cas d'infraction.

 

SAFE HARBOUR

 

La Commissaire a aussi réitéré ses critiques à l'encontre de la Grande-Bretagne qui, selon les données diffusées par Edward Snowden, a participé au projet "Tempora" par lequel l'agence de renseignement britannique GCHQ a procédé à des écoutes via des câbles en fibre optique qui transportent les conversations téléphoniques et le trafic internet et a partagé les données avec les Etats-Unis.

 

Tout en reconnaissant que les autorités de l'UE n'avaient pas de pouvoir sur les opérations des Etats membres relevant de la sécurité nationale, Viviane Reding a indiqué qu'elle agirait sur le plan juridique s'il s'avérait que Londres avait commis une violation injustifiable en matière de vie privée.

 

"Si je tombe même sur un seul courriel, une seule preuve que le programme Tempora n'est pas utilisé seulement pour des objectifs liés à la sécurité nationale, je lancerai des procédures pour infraction", a-t-elle déclaré.

 

Elle a demandé que Washington fournisse des garanties juridiques plus protectrices pour renforcer le programme "Safe Harbour" qui autorise, sous certains critères, les sociétés qui collectent des informations sur leurs clients en Europe à les transmettre aux Etats-Unis, c'est-à-dire hors de la zone de compétence de l'UE. Faute de quoi, a-t-elle dit, le programme sera "suspendu".