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Les avis divergent sur le retour de Ravalomanana

21 octobre 2012, 00:00

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Les avis divergent sur le retour de Ravalomanana

Les délégations envoyées par la Troïka, organe de coopération de la SADC, annoncent une vérité de la Palice avant de s’en remettre au bloc économique régional, pour la sortie de crise.

Les incertitudes planent tou¬jours. Les missions, militaire et politi¬que, dépêchées par la Com- munauté de développement d’Afrique australe (SADC) ne laissent transparaître aucun indice d’avancée dans le processus de sortie de crise.
« Nous avons découvert des avis divergents sur le retour de monsieur Marc Ravaloma¬nana. Certains indiquent qu’il doit rentrer tandis que d’au¬tres affirment qu’il ne le doit pas », a conclu le major général Charles Jitenga, chef de la délégation militaire, avant le départ de la mission, hier, à Antaninarenina.

L’officier général tanzanien a rapporté les résultats des rencontres de la délégation, durant cinq jours. Il a affirmé avoir rencontré les acteurs de la vie nationale, les premiers responsables des forces de l’ordre et de la police, des officiers généraux qui ne sont plus en exercice mais également des sous-officiers, évitant de parler du Corps des sous-officiers des Forces armées malgaches.

Avec cette déclaration, Charles Jitenga évite de donner des détails des rapports de forces sur la question. Il n’a rien apporté de nouveau dans le processus de sortie de crise. Il tente de ne laisser transparaître la tendance des recommandations dans le rap¬port de la mission qu’il a dirigée.
Questions en suspens

Son équipe avait, pourtant, été chargée par le Sommet de la SADC, les 17 et 18 août, « d''''évaluer les problèmes pouvant surgir du retour du SE Marc Ravalomanana et de formuler des recommandations spécifiques en vue de les surmonter », après avoir indiqué la « nécessité de veiller à ce que le retour du SE Marc Ravalomanana soit exécuté », selon sa décision.

Leonardo Simao, émissaire de l’équipe de médiation, qui assure le volet poli¬ti- que du processus, a aussi adopté la même attitude avant son départ. Il ne s’est pas prononcé sur le cas de l’ancien Président. Il s’est contenté de constater des « progrès », comme c’est le cas de la mise en place des institutions transi¬toires. Il a fait part des problèmes au niveau de la venti- lation budgétaire au sein du gouvernement et le dysfonctionnement de celui-ci. Au final, il n’a fait que répéter la décision du Sommet de la SADC, à Maputo.

Les deux missions remettront leur rapport au président mozambicain, Armando Guebuza, assurant la présidence de la Troïka, qui, à son tour, soumettra des recommandations au Sommet du bloc économique régional. Il appartient à cette instance de décider en dernier lieu. Le règlement des questions en suspens de la Transition reste incertain dans la mesure où le rendez-vous censé examiner le dossier malgache « dépend des calendriers des chefs d’État », selon Leonardo Simao.

Entre-temps, le temps s’égrè¬ne avant les consultations populaires, prévues par le calendrier électoral défini par la Commission électorale nationale indépendante pour la transition et les experts onusiens. L’absence de solution rapide concernant le retour de Marc Ravalomanana, avec en filigrane l’enjeu de la candidature des deux principaux protagonistes de la crise, risque de compliquer davantage le dossier, marquant l’hésitation de la SADC à trancher.

Le temps des ultimatums adressé par la Troïka aux acteurs politiques de trouver un moyen de débloquer la situation semble être loin. Il en est de même de la menace d’exclusion des entités signataires de la Feuille de route qui constituent un obstacle pour le processus.

Ralison Randriamandrato livre une vision sans concession sur le processus d’apaisement et de réconciliation nationale engagé, mais qui pourrait être élargi à gestion, par la SADC du dossier de processus de sortie de crise. « La situation paraît embarrassante », déplore le coordonnateur de l’Observatoire de la vie publique à Madagascar. « Il semble qu’elle []]SADC] éprouve des difficultés et ne connaît pas assez les réalités locales, à moins que, nous, les Malgaches, ne l’éclairons pas assez », a-t-il observé lors de l’atelier de réflexion sur l’« impunité, l’amnistie et la réconciliation ».