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Les associations de consommateurs disent non à une dépréciation de la roupie

27 mai 2010, 00:00

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Les associations de consommateurs disent non à une dépréciation de la roupie

Les associations de consommateurs s’apposent à une éventuelle dépréciation de la roupie pour aider les entreprises d’exportation à contrer la baisse de l’euro.

L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) et l’Institut pour la protection des Consommateurs (ICP) ont rencontré le mercredi 26 mai le gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, dans le cadre d’un dialogue entre le régulateur et les « stakeholders » sur le débat concernant les conséquences de la crise de l’euro.

Les associations des consommateurs se sont disent fortement opposées à toute politique qui réduirait le pouvoir d’achat. Elles ont aussi exprimé le vœu de faire partie du comité technique mis sur pied par le ministère des Finances pour suivre l’évolution de l’euro.

Par ailleurs, les associations des consommateurs se disent préoccupées par le différentiel dans les taux d’intérêts et  les taux de change pratiqués par les banques commerciales. Ces associations ont réitéré une critique récurrente à l’encontre des banques, à l’effet qu’il existerait un trop grand écart entre les taux à la vente et à l’achat des devises étrangères, comme il existerait une grande marge entre les taux d’intérêts à l’épargne et à l’emprunt.

Quand elle est interrogée à ce sujet, la Mauritian Bankers Association a l’habitude de répliquer que le différentiel dans les divers taux est jugé dans les normes par le Fonds Monétaire International (FMI). Des banquiers font, eux, comprendre que les différences dans les taux sont à l’origine de la rentabilité des banques. Celles-ci ont besoin de réaliser des profits importants pour avoir les reins financièrement solides, ce qui représente une assurance supplémentaire pour les clients et épargnants. On cite volontiers le cas d’une grande banque qui a pu ainsi rembourser plusieurs centaines de millions à un client sans pénaliser le moindrement ses autres clients.

Toujours est-il que par ces temps difficiles, l’industriel et politicien Ram Mardaymootoo souhaite que les banques réduisent le différentiel dans les taux de change, pour aider à soulager les exportateurs dans la conjoncture difficile.

Pour sa part, Rundheersing Bheenick a répondu aux associations des consommateurs que la Banque centrale publie sur son site les tarifs des frais et commissions chargés par les différentes banques commerciales du pays afin d’aider les clients des banques à faire un choix éclairé. Il a également souhaité que les associations de défense des consommateurs contribuent à propager de la littérature financière pour l’éducation de leurs membres.

Pour en revenir aux problèmes causés par la faiblesse de l’euro, le régulateur a laissé entendre qu’il n’y avait aucune nécessité pour que la roupie suive l’euro dans sa descente. Il n’était pas question non plus de baisser le taux directeur, le « Repo Rate », étant donné le faible taux d’épargne qu’une baisse du taux directeur ne ferait qu’accentuer.

C’est à peu près le même discours que le gouverneur de la Banque de Maurice a tenu face aux responsables du Joint Economic Council (JEC) qu’il a rencontrés également mercredi.