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Le transit mauricien de Henry de Balzac immortalisé dans un livre de Michel Thouillot

9 novembre 2011, 00:00

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Destin tumultueux que celui de Henry de Balzac, le frère cadet de l’immense auteur de « La Comédie Humaine ». Le romancier Michel Thouillot brosse le portrait et le parcours de ce personnage qui a fait escale à Maurice pendant la période de l’esclavage.

« Comment exister quand on est le frère cadet de l’immense auteur de La Comédie Humaine ? » A cette question, Michel Thouillot, professeur agrégé et docteur ès lettres, apporte des éléments de réponse dans son premier roman historique, Henry de Balzac, enfant de l’amour, paru chez L’Harmattan.

A travers ce roman historique, Michel Thouillot retrace le destin de Henry de Balzac, qui a passé plusieurs années à Maurice pendant la période de l’esclavage. « Pour mener à terme la présente évocation de Henry de Balzac, et serrer au plus près le destin du frère infortuné du grand écrivain, j’ai utilisé un très grand nombre de documents authentiques (correspondances, témoignages historiques, récits de voyage, etc.), d’études critiques, retenu les œuvres d’Honoré de Balzac où s’inscrit en creux de fantôme de son frère », fait ressortir l’auteur en avant-propos du roman.

De près ou de loin, Michel Thouillot s’est intéressé sur les liens qui unissent les deux frères, Honoré et Henry mais aussi du rôle de la mère. Cette dernière avait une préférence pour Henry, considéré comme le ‘loser’de la famille alors que le ‘génie’, Honoré, ressentait ce manque d’affection maternelle à son égard. Le roman cite également une partie de l’histoire de Maurice durant la période de l’esclavage et ensuite de son abolition.

Finalement, Michel Thouillot conclut son roman sur une note peu glorieuse de Henry de Balzac qui laissa un fils, nommé Honoré et une veuve, Marie-Françoise.

L’auteur enseigne à l’île de la Réunion et a écrit plusieurs articles et études critiques sur l’œuvre de Claude Simon, Les Guerres de Claude Simon, en 1998. Spécialiste de Claude Simon, Michel Thouillot a fait la découverte du personnage de son livre lors d’une visite à Mayotte et s’est inspiré de la vie d’un ‘perdant’dont le destin diffère de son demi-frère, Honoré de Balzac.

Extrait du livre :
« Henry met ses insuccès sur le compte de la déveine qui le poursuit, et à ses hâbleries de joueur impénitent auxquelles seul le petit matin met un terme provisoire, succèdent des phases d’abattement : il se sent gésir au milieu des décombres de ses ambitions orientales. Ses Indes à lui se sont bien offertes dans ces escales prolongées à Maurice sous la forme de cette maison de poupée de Trou Fanfaron, dont la varangue aux lambrequins ciselés s’est révélée tellement propice aux siestes réparatrices, aux rasades de rhum copieusement servies lors des crépuscules si rapidement tombées sous ces climats. Il lui a suffi de tendre la main pour en saisir l’hôtesse comme ces pompons de manèges, dans les foires où sa mère l’emmenait enfant. Il a goûté, offert sur un plateau, le bonheur sucré des îles aux épices. »