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Le suspense électoral à son comble en Grande-Bretagne

3 mai 2010, 00:00

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Le suspense électoral à son comble en Grande-Bretagne

Le suspense reste entier quant à l''''issue des élections législatives de jeudi en Grande-Bretagne où les sondages prédisent toujours un parlement sans majorité.

Donné vainqueur du dernier débat télévisé de la campagne, jeudi dernier, le chef de file des conservateurs David Cameron se prévalait depuis d''un avantage significatif.

Or, cet avantage est tombé lundi à cinq points, moitié moins qu''au cours du week-end, ce qui laisse intactes les chances du Labour de décrocher la majorité des 650 sièges en jeu.

En campagne à Blackpool, dans le nord de l''Angleterre, David Cameron a reconnu que plusieurs millions de Britanniques restaient indécis.

Décidé à mettre fin à treize ans de pouvoir travailliste, le leader Tory a promis de ne ménager aucun effort pour les convaincre. "Ce scrutin n''est pas encore gagné, mais si nous nous mobilisons, nous pouvons - et je dis bien pouvons, j''utilise le mot pouvons et jamais allons - l''emporter", a-t-il assuré.

Même troisièmes, les travaillistes, avantagés par le mode de scrutin majoritaire à un tour, pourraient rester la première force politique au Parlement.

Ces élections législatives restent donc très ouvertes, ce qui tient en premier lieu à la belle progression des libéraux-démocrates.

Nick Clegg, leur télégénique numéro un, conteste d''ailleurs à David Cameron le rôle de promoteur du changement et voit une occasion sans précédent de sortir du rôle de troisième homme traditionnellement dévolu au chef de file des "Lib-Dems".

« Comme si ma vie en dépendait »

"C''est la chance de notre vie, une chance qui ne se présente qu''une fois par génération, de changer la Grande-Bretagne pour de bon", a-t-il résumé samedi lors d''un meeting dans le sud de Londres.

Si les résultats devaient refléter uniformément les sondages, la Chambre des communes serait privée de majorité, ce qui serait sans précédent depuis 1974.

Cette perspective de plus en plus crédible d''un "hung parliament" alimente les craintes des marchés financiers qui attendent une action décisive face à un déficit budgétaire désormais au-delà de 11% du PIB.

Une enquête ICM réalisée pour le Guardian crédite lundi les Tories de 33% des intentions de vote, ce qui en ferait la première force en terme de sièges, cinq points devant les travaillistes et les libéraux-démocrates.

Le sondage quotidien de Yougov situe quant à lui les conservateurs à 34%, les Lib-Dems à 29 et le Labour à 28, mais la formation de Gordon Brown resterait dominante à la Chambre.

"Je lutte comme si ma vie en dépendait parce qu''il en va de de l''avenir de ce pays", a fait valoir le Premier ministre, en campagne dans l''est de l''Angleterre.

En l''absence de majorité, l''équipe sortante est prioritaire pour tenter d''obtenir la confiance du Parlement, ce qui passerait vraisemblablement par une alliance avec les libéraux-démocrates.

Nick Clegg s''est dit ouvert à une telle alliance, à condition que le chef du gouvernement sortant renonce au 10 Downing Street.

En cas d''échec, David Cameron pourrait, lui, former un gouvernement minoritaire et mettre l''opposition au défi de la faire tomber et de provoquer un nouveau scrutin, ce qui ne serait vraisemblablement pas du goût des Britanniques.

(Source : Reuters