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Le sport, grand vainqueur de la coopération régionale

5 août 2011, 00:00

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L’ouverture officielle des  Jeux des Iles de l’Océan Indien aura lieu ce soir, à Mahé, Seychelles. Ces jeux se dérouleront jusqu’au 14 aout.  Un moment fort de la coopération régionale, écrit David Chassagne, dans le  Journal de l’Ile de la Réunion ce vendredi matin. Extraits.

Il porte un joli nom, le stade de Victoria, aux Seychelles, où se déroulera ce soir la cérémonie d’ouverture des Jeux des Iles : le stade de Linité. L’unité, voilà qui convient bien à l’esprit d’une compétition sportive organisée autour de sept territoires (Comores, Mayotte, Seychelles, Maurice, Madagascar, Maldives et Réunion) et qui résiste magnifiquement au temps, depuis 1979. (…)  Et même s’ils défendront, dans les compétitions, chacun leur pays, ce soir, tous ces athlètes vivront un vrai moment d’unité.

L’unité entre les îles de l’océan Indien, c’est l’éternel vœu pieu, que l’on synthétise en un concept nébuleux : la “coopération régionale”. Et le sport est finalement le seul domaine dans lequel elle a réellement su s’incarner. Les Jeux des Iles, en ce sens, furent assurément un accélérateur d’idées, mais, plus largement, le sport a su créer un dialogue sud-sud qui a tissé des liens et contribué à l’amélioration régulière des performances des uns et des autres.

 En football, les clubs réunionnais participent aux coupes d’Afrique et le championnat local lui-même accueille nombre de joueurs malgaches ou mauriciens en cyclisme, des Mauriciens participent à certaines courses réunionnaises et inversement en rugby, les rencontres entre équipes réunionnaises et malgaches sont fréquentes, on en passe…

« Le sport, bon an mal an, a réussi là où la Commission de l’Océan Indien piétine lamentablement », écrit l’éditorialiste. Créée en 1984, la COI  « n’a jamais su se donner la moindre lisibilité, faisant figure de labyrinthe administratif inextricable (…) », poursuit l’auteur. Avant de se demander : « spontanément, hormis une certaine implication dans le domaine de la pêche, quel acte concret citerions-nous émanant de la COI ? »

« Certes, notre zone géographique révèle un déséquilibre flagrant entre les territoires qui la composent, ce qui ne facilite pas forcément la coopération régionale », rappelle l’éditorialiste. Selon ce dernier, la  Réunion serait  « une goutte de richesse dans un océan de pauvreté ». Et il précise qu’en termes de  niveau de vie, d’infrastructures ou de protection sociale, la Réunion est  loin devant ses voisins. « Parfois, comme avec Madagascar ou les Comores, le fossé est même d’une profondeur insondable. Dans ce contexte, on ne saurait évidemment imaginer une coopération territoriale dans laquelle un membre principal (La Réunion), aiderait tous les autres sans rien espérer en retour », soutient  David Chassagne

« Mais faut-il pour autant continuer à naviguer à vue comme c’est le cas depuis près de trente ans ? Le sport a montré l’inverse : il a transcendé les déséquilibres des uns et des autres avec une idée fixe dès le départ : ne laisser aucun territoire sur le bord du chemin, quels que soient sa richesse ou son système politique. Ce fut long, compliqué, parsemé de soubresauts, mais ce soir, au stade de Linité, tous les drapeaux seront là », conclut David Chassagne.