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Le soldat qui a assassiné 16 Afghans en route vers les USA

18 mars 2012, 00:00

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Le soldat qui a assassiné 16 Afghans en route vers les USA

L''arrivée prochaine de Robert Bales à Fort Leavenworth ne préjuge en rien d''une éventuelle prochaine inculpation selon le Pentagone.

 

Le sous-officier américain accusé d''avoir tué 16 villageois afghans, et dont l''identité a été révélée vendredi 16 mars, a été transféré vers une prison militaire aux Etats-Unis, en dépit de l''ire d''Hamid Karzaï selon qui le manque de coopération américain "ne peut plus être toléré".

 

"Il est en route vers les Etats-Unis et sera amené à (la base de) Fort Leavenworth" (Kansas, centre) qui dispose d''une prison de haute sécurité, a affirmé à un responsable américain sous couvert d''anonymat.

 

Plus tard dans la journée, des responsables américains ont révélé qu''il s''agissait de Robert Bales, un sergent de 38 ans, marié et père de deux enfants.


Peu après, plusieurs pages de sites internet contenant des photographies ou des articles sur lui, dont certaines du département de la Défense, ont été effacées, mais certaines étaient encore consultables.

 

Sur l''une d''elles, issues du site de l''armée américaine, on pouvait apprendre qu''il avait entre autres participé en Irak, où il avait été déployé avant d''aller en Afghanistan, à une sanglante bataille contre des miliciens chiites, les Soldats de Dieu, dans le sud du pays en 2007.

 

Sur d''autres sites, des photographies du soldat en tenue de camouflage étaient aussi visibles.

 

Son arrivée prochaine aux Etats-Unis ne préjuge en rien d''une éventuelle prochaine inculpation, a affirmé à la presse un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau John Kirby. A ce stade, le sergent est passé devant un magistrat militaire qui a statué sur sa détention provisoire mais pas sur les charges pesant contre lui.

 

Le départ du pays de l''auteur présumé du massacre a provoqué la colère de Hamid Karzaï, dont les relations, déjà tendues avec les Etats-Unis, sont mises à rude épreuve avec cet incident.

 

Les autorités afghanes ont notamment réclamé que le coupable de la tuerie soit jugé publiquement en Afghanistan.

Lors d''une conversation téléphonique vendredi, le président américain Barack Obama et son homologue afghan ont toutefois réaffirmé l''objectif d''un retrait des forces internationales à la fin 2014, selon la Maison Blanche.

 

Les deux hommes ont par ailleurs "discuté plus avant des inquiétudes formulées par Hamid Karzaï à propos de la présence de troupes étrangères dans les villages afghans", a rapporté la Maison Blanche dans un communiqué.

 

L''armée américaine soutient que le sergent a agi seul, mais des proches de victimes reçus vendredi par Hamid Karzaï affirment que 15 à 20 soldats américains étaient impliqués dans le massacre.

 

Robert Bales avait quitté au milieu de la nuit sa base du district de Panjwayi, dans la province de Kandahar (sud) avant de tuer dans deux villages avoisinants 16 personnes, dont de nombreux femmes et enfants, selon les premiers éléments de l''enquête. Il était ensuite revenu à sa base où il s''était rendu.


Très "inquiet pour sa santé mentale"

 

Son avocat, s''exprimant sur la chaîne CNN, a affirmé qu''il était "en ce moment même en transit vers Fort Leavenworth". Depuis Seattle (Etat de Washington, nord-ouest) il a déclaré avoir espérer s''entretenir par téléphone avec son client à 14 heures, mais qu''il avait appris que celui-ci était en transit vers la prison militaire.

 

Me John Henry Browne avait pu lui parler une première fois après un premier transfèrement du prisonnier au Koweït. Il a confié que les propos de son client lui avaient paru confus et a dit être "inquiet pour (sa) santé mentale".


L''alcool serait impliqué dans l''incident

 

De premiers éléments entourant l''équipée meurtrière ont commencé à filtrer. Selon l''avocat, un soldat posté sur la même base avait perdu sa jambe la veille devant son client lors d''une attaque.

 

Selon un responsable américain s''exprimant sous couvert d''anonymat, "les enquêteurs ont des raisons de penser que l''alcool pourrait avoir joué un rôle dans ce tragique incident", un élément que l''avocat a dit ne pas connaître.

 

John Henry Browne réfute en revanche les allégations du New York Times selon qui le sous-officier connaissait des problèmes de couple.

Le Nouvel Observateur avec AFP