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Le retrait des armes chimiques syriennes retardé

29 décembre 2013, 08:37

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Le retrait des armes chimiques syriennes retardé

La date-butoir du 31 décembre fixée par la communauté internationale pour faire sortir de Syrie des stocks de toxines utilisées dans la fabrication d'armes chimiques risque fort de ne pas être respectée, a déclaré samedi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.

 

Les intempéries et le déplacement des combats sur le terrain ont retardé l'acheminement de matériels essentiels dans les sites où les agents chimiques doivent être conditionnés pour être ensuite évacués vers le port de Lattaquié, au bord de la Méditerranée, indique l'OIAC.

 

"Il y aura vraisemblablement du retard", a déclaré à la télévision publique autrichienne ÖRF le chef du département logistique de l'OIAC, Franz Krawinkler.

 

"En raison de plusieurs facteurs extérieurs, comme la mauvaise météo, certains matériels de logistique, nécessaires pour le transport (des armes chimiques) n'ont pu arriver dans les temps voulus", a-t-il précisé, en évoquant entre autres la fermeture de l'axe routier Beyrouth-Damas à cause du temps hivernal.

 

Damas a accepté de renoncer à ses arsenaux chimiques aux termes d'un accord international proposé par son allié russe après une attaque au gaz sarin perpétrée le 21 août à la périphérie de la capitale syrienne. Les Etats-Unis ont imputé cette attaque meurtrière aux forces loyales au président Bachar al Assad.

 

Le plan adopté en novembre à La Haye par l'OIAC prévoit l'acheminement hors du territoire syrien des agents chimiques les plus dangereux -parmi lesquels une vingtaine de tonnes de gaz moutarde- d'ici le 31 décembre et leur destruction d'ici la mi-mars. La totalité des autres agents chimiques déclarés doivent l'être d'ici au 20 juin.

 

NAVIRES DANOIS ET NORVÉGIEN

 

A l'issue d'une réunion d'experts consacrée au dossier, un diplomate russe avait déclaré lui aussi, dès vendredi, que la date-butoir du 31 décembre ne pourrait pas être respectée.

 

Cité par l'agence de presse RIA, Mikhaïl Oulianov expliquait que les toxines servant à produire du sarin, du VX et autres gaz mortels étaient en phase d'empaquetage. Ces toxines n'avaient toujours pas été transportées jusqu'à Lattaquié, d'où elles doivent être acheminées vers d'autres pays, loin de la zone de conflit, en vue de leur destruction.

 

"L'enlèvement n'a toujours pas commencé", a dit le diplomate, qui dirige le département du désarmement au ministère des Affaires étrangères.

 

La Russie a envoyé 75 véhicules et camions blindés la semaine dernière en Syrie pour assurer le transport des agents chimiques jusqu'à Lattaquié.

 

Les forces gouvernementales syriennes ont pris le contrôle ce mois-ci d'un axe routier stratégique reliant Damas à la côte mais selon Mikhaïl Oulianov, le voyage reste périlleux.

 

"Il y a plusieurs portions dangereuses", a-t-il dit.

 

Une fois sortis de Lattaquié, les agents chimiques doivent être transportés par des navires danois et norvégien, que des bâtiments russes et chinois escorteront à travers les eaux territoriales syriennes, avait indiqué mercredi Mikhaïl Oulianov.