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Le retrait américain d''Irak à l''épreuve des faits

19 août 2010, 00:00

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L''''armée américaine devrait parvenir sans encombre à ramener ses effectifs en Irak sous la barre des 50.000 hommes d''ici au 31 août, mais beaucoup doutent que le retrait total promis par Barack Obama pour la fin 2011 puisse être mené à bien, affirme Reuters.

Mettre fin de manière responsable à un conflit entamé il y a sept ans était l''un des arguments phares de sa campagne et le président des Etats-Unis a depuis répété qu''aucun militaire américain ne resterait en Irak après le 1er janvier 2012. Reste à savoir si les conditions lui permettront de tenir sa promesse, se demande l’agence de presse britannique dans une analyse publiée ce jeudi.

L''insécurité a beaucoup reculé depuis les affrontements religieux de 2006-2007, mais l''Irak reste un Etat fragile, en proie à des tensions politiques qui pourraient aisément rallumer le conflit. Or de nombreux observateurs et même certains acteurs clés doutent que Barack Obama renonce à l''objectif d''en faire un Etat stable et un allié fidèle.

Parmi les partisans du maintien d''une présence militaire américaine au-delà de 2011 figurent notamment le chef d''état-major de l''armée irakienne, un ex-général de l''US Army chargé de la formation des forces locales et certains des diplomates américains qui ont négocié les accords de coopération militaire en vigueur.

Le secrétaire américain à la Défense a lui-même évoqué cette éventualité la semaine dernière, tout en soulignant que le prochain gouvernement irakien, toujours dans les limbes cinq mois après les législatives, devait en faire la demande."Si un nouveau gouvernement est formé et qu''il veut parler de l''après 2011, nous sommes évidemment ouverts à cette discussion", a déclaré Robert Gates.

Ses propos n''ont sans doute pas été du goût du président, qui s''en tient scrupuleusement aux engagements pris devant les Américains à l''approche des élections de mi-mandat, en novembre.

L''accord militaire de 2009 qui autorise la présence de l''US Army en Irak, prévoit un retrait total avant 2012, mais les Américains qui l''ont négocié ont estimé avant même sa conclusion qu''il devrait être revu pour prolonger ce mandat avec des effectifs plus réduits.

Le corps expéditionnaire américain, fort de 140.000 hommes lorsque Barack Obama a pris ses fonctions en janvier 2009, n''en compte plus aujourd''hui que 56.000.

Prolonger la présence de ce contingent, qui a perdu plus de 4.400 hommes depuis mars 2003, serait politiquement très risqué pour le locataire de la Maison blanche, qui compte bien y rester après 2012.

"Le président s''est avéré être un dirigeant très pragmatique. Lorsque les conditions ont changé, il a adapté ses positions au sujet de l''Afghanistan et de l''Irak. Je pense donc qu''il voudra tenir ses promesses jusqu''au moment où les conditions imposeront d''en décider autrement", commente le général James Dubik, qui a supervisé la formation des troupes irakiennes de 2007 à 2008 avant de prendre sa retraite.

"Une discussion sur l''après 2011 n''est pas seulement nécessaire pour l''Irak, c''est également notre intérêt stratégique supérieur", ajoute-t-il.

 

(Source : Reuters)