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Le Président malgache:« Ma mort n’est pas la solution »

14 mars 2009, 01:00

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Protégé par ses partisans depuis hier, le président de la République s’est adressé aux membres du FFKM venus le voir. Il a affirmé que son assassinat souhaité par certains n’avancera pas le pays.

 Le président Marc Ravalomanana laisse entendre l''''idée d''un attentat contre sa personne. Depuis mercredi, il est sur la défensive. Il va jusqu''à évoquer le pire des scénarios, mais ne cède pas encore malgré la forte pression qui pèse sur lui. « M''assassiner n''est pas dans votre intérêt », a-t-il déclaré en recevant les chefs d''Église du Conseil chrétien des Églises (FFKM) hier à Iavoloha.

Le président Marc Ravalomanana met en garde contre les conséquences que sa mort éventuelle entraînera. « Le peuple en souffrira et la communauté internationale ne l''acceptera jamais. Toutes les aides seront coupées et nous compromettrons le développement du pays », indique-t-il.

Le chef de l''Etat montre du doigt les forces armées en évoquant un tel scénario. « Certaines personnes dépassent les bornes et incitent les gens à prendre des mesures et à lancer des appels dans ce sens », soutient-il. « Elles ne suivent pas les ordres venant de leur commandement, notamment celui des armées qui les enjoint à mettre fin aux intimidations et surtout à ne pas attenter à ma vie », ajoute-t-il.

Message de repentance

Ce n''est pas la première fois que le président Marc Ravalomanana parle d''éventuelles attaques fomentées contre lui ces dernières années. Mais cette fois-ci, sa réaction prévoit les effets néfastes des supposés assauts contre sa personne.

Et ces derniers jours, il a aussi changé son fusil d''épaule et a tenté de toucher la fibre sensible de l''opinion publique. Le message de repentance dans son intervention de mercredi en est l''illustration.

Sur le terrain, les partisans du numéro Un du régime s''organisent pour faire face à l''éventualité d''un assaut contre Iavoloha. Très tôt le matin, la station radio proche de lui n''a cessé d''appeler la population à converger vers les lieux afin de protéger le palais présidentiel.

Du côté des mutins, premiers visés par la déclaration présidentielle, le ton se veut rassurant.


« Nous n''allons pas nous entretuer », assure le colonel Noël Rakotonandrasana, porte-parole et coordinateur du mouvement. Il fait allusion à un possible face-face entre les éléments de la garde présidentielle, en charge de la sécurité du chef de l''État et eux, en cas d''attaque contre ce dernier. Il confirme cependant le mouvement des blindés dans la soirée du jeudi.

« Mais il s''agit d''un dispositif de prévention contre l''éventuelle arrivée de mercenaires dans la ville », assure-t-il laissant entendre des mesures défensives. Il réfute en même temps les assertions selon lesquelles les mutins procèdent à un mouvement de troupe en direction du palais présidentiel.

Assaut ou non contre Iavoloha, avec ces mouvements militaires les mutins resserrent l''étau autour du chef de l''État. Ils ont dévoilé l''une de leurs revendications au cours de leur rencontre avec les médiateurs onusiens du FFKM, à savoir le départ du président Ravalomanana.

De son côté, Andry Rajoelina, « président de la Haute autorité de transition », l''allié des mutins, contribue également à faire monter la pression sur le chef de l''État. A défaut d''une présence physique sur la Place du 13-Mai, il a transmis un message aux manifestants afin de se préparer à « fêter la victoire » comme si une date butoir a été fixée quelque part. Mais pour l''instant, le chef de l''État ne fléchit pas.