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Le président de l’UPSEE tire à boulets rouges sur le ministre de l’Education

17 décembre 2008, 01:00

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Le président de l’UPSEE tire à boulets rouges sur le ministre de l’Education

«Le ministre Bunwaree sera pire que Ghokool». Le président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), Yahya Paraouty, est en colère. Et il le fait savoir. A l’origine de sa colère, la décision d’étendre les heures de classe à 15h et d’avancer l’heure de la rentrée à 8h. Celui-ci annonce d’ailleurs une grève générale dans l’éducation secondaire privée, vers le 27 janvier prochain.

Il n’est jamais facile d’être ministre de l’Education. Vasant Bunwaree, nommé à ce poste suite au dernier remaniement ministériel, en fait actuellement l’expérience. Après avoir été encensé au début de son mandat, il attire, de plus en plus, la foudre de certains partenaires de l’éducation nationale.

L’UPSEE tiendra, de son côté, une assemblée générale spéciale le 18 décembre pour discuter de la marche à suivre. Le président de l’UPSEE, Yahya Paraouty, estime que les quelque 3 200 membres ne bousculeront pas la semaine de la rentrée scolaire mais attendront que tous les collégiens soient bien installés dans leurs classes respectives pour entrer en grève. L’action de la mobilisation a déjà commencé.

« L’humeur du jour des enseignants des collèges secondaires privés est très favorable à une grève. Nous avons déjà déclaré litige à nos directeurs», déclare Yahya Paraouty. « Si nous acceptons  la décision du ministre de l’Education maintenant, il pourrait venir par la suite nous annoncer que nous devrons travailler pendant les vacances scolaires ou encore nous imposer des semaines de 40 heures en 2010», s’insurge celui-ci.

Les collèges secondaires auraient reçu une circulaire de la Private Secondary Schools Association (PSSA), le 3 décembre dernier, stipulant que tous les enseignants sont appelés à travailler entre 8h et 15h. Cette décision du ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, a, depuis, attiré les foudres des syndicats du secondaire, plus précisément, ceux du privé. «Dans le rapport du Pay Research Bureau (PRB) 2008, il est dit que les professeurs doivent travailler jusqu’à 15h mais, nous, nous ne sommes pas d’accord de commencer à travailler à 8h», dit Yahya Paraouty, la rébellion dans la voix. Selon celui-ci, les enseignants du secondaire privé prennent habituellement leurs fonctions à 8h30 et terminent à 14h30.

Pour ces enseignants, la décision de Vasant Bunwaree est illégale. «Nous sommes gouvernés par le PRB. Nous avons notre contrat de travail et nous avons notre Government Notice (GN), lequel décrète que les ‘hours of attendance’ ne doivent pas dépasser plus de six heures par jour», explique le président de l’UPSEE. Il pense que le ministre de l’Education essaie d’appliquer les mêmes horaires que dans d’autres pays sans réaliser qu’à l’étranger, les enseignants sont  mieux rémunérés. Alors, les enseignants du secondaire ont décidé de contre-attaquer. La grève est, pour eux, le dernier recours pour faire réfléchir le ministre de l’Education. « Nous, nous sommes disposés à discuter avec lui mais son comportement nous agace énormément. Nous l’avons fait part de nos préoccupations lors d’une réunion le 8 novembre dernier. Il a fait mine de nous écouter pour après imposer cette décision».

Le ministre de l’Education aurait rallongé les heures de classe afin que les élèves puissent pratiquer des activités extrascolaires. «Mais les enseignants de langue, sciences ou de mathématiques ne sont pas qualifiés pour enseigner la musique ou le théâtre», soutient Yahya Paraouty. Il est d’avis que «le ministre Bunwaree sera pire que Ghokool concernant l’éducation, car il y a beaucoup de contradictions dans ses paroles et ses actions».

«Nous sommes d’accord avec la décision du ministre de l’Education, nous n’allons faire aucune contestation», atteste, pour sa part, Narendranath Gopee, Président du Government Secondary School Teachers Union (GSSTU).  C’est que les enseignants du secondaire public, eux, veulent livrer une autre bataille - juridique. Ils auraient reçu une autre circulaire. «Nous avons lu celle-ci et nous sommes contre toute une panoplie de clauses que les collèges d’Etat devront mettre en pratique en 2009», confie le président du GSSTU. Une affaire à suivre sur lexpress.mu.