Publicité

Le nouvel âge de pierre de Dhyaneswar Dausoa

19 juillet 2013, 14:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le nouvel âge de pierre de Dhyaneswar Dausoa

 

Loin des révolutions, c’est sur la plage tunisienne de Mahrès que le sculpteur s’est exercé à l’équilibrage des pierres. Il y participait à la 26e édition du Festival international des arts plastiques.
 
Retrouver la simplicité dans la création. Ce côté émouvant d’un art pas si naïf que cela. Poser des pierres l’une sur l’autre. Les faire tenir en équilibre sans colle ni mortier. Un exercice qui n’est pas sans rappeler es totems.
 
Dhyaneswar Dausoa revient du Festival international des arts plastiques (FIAP). Il s’est rendu à Mahrès, ville côtière de Tunisie, du 28 juin au 6 juillet. C’est là-bas qu’il s’est exercé à l’équilibrage des pierres aux côtés de plasticiens venus de 17 pays différents, avec des outils et des matériaux fournis par les organisateurs.
 
L’équilibrage des pierres se caractérise par le fait que, de Dagotière où vit Dhyaneswar Dausoa à Mahrès, en Tunisie, «n’importe qui peut le faire». Attention, il ne faut pas tricher en cherchant à souder les pierres. Le côté précaire et éphémère des constructions fait partie de l’exercice. «Quand les pierres tombent, on remonte l’oeuvre, elle prend alors une tout autre forme, on ne refait jamais deux fois la même chose. C’est un exercice de concentration.»
 
 
Art éphémère avec une matière dure et durable. Poésie des contrastes pour un genre qui demande beaucoup de précautions dans les manipulations. Au dernier FIAP, Dhyaneswar Dausoa a eu l’occasion de montrer deux oeuvres.
 
Vous avez toujours associé le nom de Dausoa au travail des formes dans le bois. A des oeuvres pleines de mouvements, de grâce et au fini si particulier. N’allez pas croire que Dausoa trompe désormais le bois avec la pierre. «Sa mo pa pou kite zame», se défend le sculpteur de Dagotière. «Le bois, c’est une partie de moi.»
 
S’il reconnaît que pour l’heure, à Maurice, l’équilibragedes pierres est resté «low profile», «j’envisage de le faire connaître davantage», lance-t-il. «Low profile», le commentaire s’applique aussi à la discrétion affichée par Dhyaneswar Dausoa du haut de ses décennies de recherches artistiques. Lui qui n’expose pas dans les galeries commerciales, estimant que «laba ou kont viziter lor ledwa». Pour lui, aujourd’hui, la société vit tellement repliée sur ellemême que «li ni anvi get lar ni li ena lintansion get lar. Nous vivons isolés les uns des autres». L’équilibrage des pierres est son humble contribution à un retour à la Nature et au partage. «Divan mo laport ena bann zenes dezordone ki pase. Zame zot pa finn ranvers sa bann pier la. Zot ale vini, zot gete, zame zot pa poz kestion.»