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Le Joint Economic Council mécontent du maintien du taux directeur à 5,75%

24 mars 2010, 00:00

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Le Joint Economic Council mécontent du  maintien du taux directeur à 5,75%

Au Joint Economic Council (JEC), on ne comprend pas le maintien du Repo Rate à 5,75%. Fait exceptionnel, le directeur de l’organisme rend public son incompréhension et communique l’irritation qui gagne le JEC.

« C’est incohérent ! ». Le directeur du Joint Economic Council (JEC), Raj Makoond (photo), ne mâche pas ses mots pour commenter la décision prise mardi par le comité de politique monétaire (MPC) de la Banque de Maurice ne maintenir le statu quo sur les taux d’intérêts.

Cela fait un an, à quelques jours près, que le taux directeur le Repo rate, est resté fixé à 5,75%. Lors de sa réunion mardi, le comité de politique monétaire de la Banque de Maurice a maintenu le statu quo. C’est la quatrième fois que le taux directeur reste inchangé.

« Il y a de l’incohérence entre les commentaires du MPC et sa décision de maintenir le statu quo. Il y avait de l’espace pour une baisse des taux. En 2009, il y a eu de la cohérence et de la sérénité dans la gestion de l’économie. Je ne vois pas la même cohérence dans la MPC cette année », déclare Raj Makoond.

Le porte-parole du secteur privé n’arrive pas à réconcilier le fait que le MPC laisse le taux directeur inchangé alors que dans ses commentaires sur la situation économique le MPC indique que l’inflation continuera à être maîtrisé, que la croissance sera en dessous du potentiel et que la question du différentiel dans les taux d’intérêts entre Maurice et les autres devises est posée.

Tous ces facteurs auraient dû pousser le MPC à réviser le taux directeur à la baisse, laisse entendre Raj Makoond. Le directeur du JEC n’arrive également pas à comprendre que le MPC ne dise mot sur la crise grecque qui affecte la valeur de l’euro et la viabilité économique des exportateurs mauriciens.

« Il y a un problème structurel et systémique en Europe et Maurice étant une économie eurocentrique cela veut dire que pour nous la crise dure toujours. Il ne faut pas se leurrer avec la reprise mondiale. La croissance en Europe reste plus faible qu’attendu. Et on n’en parle pas ? » s’interroge Raj Makoond.

Si pour le directeur du JEC une baisse des taux était possible, pour un spécialiste du « money market » d’une grande banque, cette option n’était pas envisageable dans la conjoncture car le marché monétaire est caractérisé par un excès de liquidités actuellement.

Une baisse des taux aurait renforcé cette tendance et aurait encouragé l’inflation, analyse notre interlocuteur. Témoin de cet excès de liquidités sur le marché, les taux de rendement sur le T-Bills et autres Treasury Notes sont en chute libre.

Les taux sur les bons de 3 mois sont retombés à 3,91%, tandis que les taux sur les papiers de deux ans sont passés de 6,06 à 5,91%, et les taux sur les papiers de trois ans de 6,92 à 6,79%, rapporte notre spécialiste.

« Il y a d’habitude un surplus de liquidités en décembre mais normalement la Banque centrale prend des initiatives pour éponger ce surplus rapidement. Cette année, nous sommes arrivés en mars et il n’y a toujours rien. Peut-être est-ce parce-qu’il y a une vacance à la tête de la BOM Tower », demande notre interlocuteur.