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Le gouvernement désavoue Ashwin Dookun

10 juillet 2013, 05:00

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Le gouvernement désavoue Ashwin Dookun

Hier, Xavier-Luc Duval a affirmé que le «Central Procurement Board» a eu raison dans l’affaire de l’annulation de l’achat de 65 autobus l’an dernier, alors qu’Ashwin Dookun blâme le CPB depuis un moment déjà pour ce fait.

 

Dans  le bras de fer à distance qui se déroule depuis un moment entre Anil Bachoo et le Central ProcurementBoard (CPB), d’un côté, et le Chairman de la Compagnie nationale de transport (CNT), Ashwin Dookun, de l’autre, le gouvernement a tranché. Xavier- Luc Duval a affirmé hier au Parlement que le CPB avait eu raison sur toute la ligne dans l’affaire de l’annulation de l’achat de 65 bus l’année dernière.

 

C’est cette décision qui a mené à la pénurie de bus en bon état de la CNT mais depuis un moment Ashwin Dookun blâme le CPB pour ce fait, insistant que le CPB avait fait preuve d’ingérence en voulant forcer la CNT à modifier les spécifications de son appel d’offres. Il a aussi affirmé que les nouvelles spécifications que le CPB voulait imposer étaient identiques à celles proposées par un des soumissionnaires, en l’occurrence Iframac.

 

Or, hier au Parlement, Xavier Duval a affirmé que le CPB était parfaitement autorisé à faire ce qu’il a fait et qu’il a «agi correctement,dans l’intérêt public et dans les paramètres de la loi». Le ministre des Finances va plus loin en disant que la préoccupation du CPB était de s’assurer qu’il y ait «plusieurscompagnies qui se qualifient pour prendre part à cetappel d’offres» et que le refus du Chairman de la CNT d’aller dans le sens du CPB a fait qu’une seule compagnies’est qualifiée et que le prix coté par la compagnie en question était trop élevé. Duval qualifie la décision du board de la CNT de ne pas céder aux pressions de «failureof the NTC to act on theagreements reached».

 

Le président Dookun avait effectivement renversé ce qu’il a estimé être une ingérence du CPB, en refusant de modifier l’appel d’offres, arguant que «l’on ne peut paschanger les règles du jeu alorsque la course est déjà lancée».

 

POLICY ISSUES

 

Duval dit tout le bien qu’il pense de l’attitude de Dookun quand il affirme au Parlement hier que «ce seraitbien de noter qu’un soumissionnaire(NdlR ; Iframac) nes’est pas qualifié parce que sesbus ont des moteurs de capacitéde 184HP au lieu des 180HP que la CNT a demandés.Aussi, ses bus ont des boîtes à 5vitesses alors que la CNT demandaitdes boîtes à 6 vitesses.A cause de cela, le public auraitdépensé Rs 37 millions en pluscar les offres des autres soumissionnairesnon qualifiés à causedu refus de la CNT de modifierles spécifications, étaient moinsélevés», a dit Duval.

 

Le leader de l’opposition a fait ressortir qu’en fait le board avait déjà avalisé 15 amendements aux spécifications toujours à la demande du CPB. Et ajoute que les spécifications initiales avaient été préparées par les techniciens du ministère d’Anil Bachoo et approuvées par le CPB. Avant que des soumissionnaires potentiels non qualifiés aient fait des représentations.

 

 

Le ministre des Finances a aussi défendu la décision du CPB de convoquer une réunion il y a quelques jours, pour discuter du nouvel appel d’offres. «Le CPB peutildiscuter de policy issues ?» a alors demandé Ganoo. Duval a persisté dans sa défense du CPB en disant que jamais cette instance n’a imposé quoi que ce soit. Il défend aussi le ministère de Bachoo qui avait suggéré que le nouvel appel d’offres soit partagé en deux et que l’on achète 45 bus à Maurice et le reste à l’étranger. Le CPB propose, lui, que cet achat se fasse sous l’Emergenc Procurement, c’est-à-dire sans passer par un appel d’offres. Duval affirme que cela ne veut pas dire que des procédures ne seront pas respectées. Alors que Veda Baloomoody dit savoir pourquoi l’on propose que 45 bus soient achetés à Maurice. «Ena zisenn konpani ki ena 45 bis pedormi la !»

 

Au cours de la PNQ, surtout quand des questions délicates sont posées, Duval a affirmé ne pas être «familier avec le dossier». De ce fait, il s’est beaucoup appuyé sur les conseils qu’Anil Bachoo, son voisin de table, lui souffl ait, ce dernier allant même jusqu’à écrire des petites notes à Duval. Par moments, le ministre des Finances, confus par les explications de Bachoo qui s’agitait, recherchait l’opinion du Premier ministre. Rashid Beebeejaun ne s’est pas privé lui non plus de donner son opinion par moments.

 

Le Premier ministre, qui est à l’origine de la nomination d’Ashwin Dookun à la CNT, avait l’air grave. Car il était jusqu’à tout récemment coincé entre Dookun et Bachoo ; le premier nommé un membre de son parti, très présent dans la circonscription numéro 15, et le dernier, un ministre de son gouvernement que Ramgoolam ne semble pas prêt de lâcher.

 

Hier cependant, le Front Bench du gouvernement aprésenté un front uni ; Dookunavec ses tentatives d’empêcherle CPB de dicter à laCNT ce qu’il fallait faire, a étédésapprouvé. Le CPB, cetteinstance «indépendante», a, elle,été défendue bec et onglespar Xavier Duval, et il y a unesemaine par Bachoo.