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Le Front commun contre la légalisation de l’avortement en appelle aux décideurs

28 septembre 2011, 00:00

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Le Front commun contre la légalisation de l’avortement  en appelle aux décideurs

Ceux qui s''''opposent à la dépénalisation de l’avortement  s''activent. Le Front commun contre la légalisation de l''avortement a rendu public la lettre qu’il a fait parvenir au président de la République, au Premier ministre et à tous les députés. 

Le Front commun contre la légalisation de l’avortement passe à une étape supérieure. Ce mouvement qui condamne tout projet de loi qui favoriserait l’avortement a adressé une lettre au président de la République, au Premier ministre ainsi qu’à tous les députés où il appelle à leur responsabilité, par rapport à l’annonce d’un projet de loi visant à légaliser l’avortement à Maurice.

Des représentants de ce collectif ont tenu un point de presse, ce mercredi 28 septembre, au centre social de Marie Reine de la Paix, à Port-Louis, pour faire état d’une pétition qui a récolté un millier de signatures et qui est soutenue par 1 600 organisations.  La lettre adressée aux dignitaires de l’Etat et cosignée par une quinzaine de responsables de ce front commun a pour devise ‘Que l’étoile de la République de Maurice continue à briller pour le respect de la vie’.

Lors de la rencontre avec la presse, des membres de ce Front commun ont tour à tour exprimé leur position dans cette démarche.  Raouf Bundhun, ancien vice-président de la République lance un appel spécial au Président, sir Anerood Jugnauth.  Il demande au chef de l’Etat de considérer cette lettre car, ajoute-il, c’est sur le Président que repose  la décision finale avant que toute législation n’entre en vigueur.
« C’est sans aucune hésitation que j’apporte mon coup de main au Front commun, non pas en tant que croyant, mais surtout en tant qu’être humain et quelqu’un de responsable.  L’avortement est un assassinat, car l’être est déjà formé », a-t-il avancé.

L’ancien vice-président de la République appelle également à la compréhension du Premier ministre pour qu’il ne banalise pas la requête de ce groupe de personnes. « Il ne s’agit pas que d’un petit groupe de personnes, mais nous représentons toutes les religions de l’île et nous condamnons fermement l’avortement. Nous reconnaissons également qu’il existe  des cas spécifiques, lorsque la vie de la maman est en danger, mais cette tâche d’ôter la vie à un enfant revient à un médecin qualifié et non pas à n’importe qui », a-t-il ajouté.

L’éditorialiste Yvan Martial, qui décrit l’annonce de ce projet de loi comme une « un mensonge », a parlé de la lourde responsabilité des députés devant l’Histoire lorsque le projet de loi sera débattu.« Nous avons élu ces députés et ils voteront à notre place.  Je leur fais un appel pour qu’ils réfléchissent et ne votent pas pour la mort mais pour la vie. J’en appelle à leur conscience », a-t-il souligné.

Yvan Martial partage également l’avis de Raouf Bundhun, disant qu’il n’est la totalement contre l’avortement et tient à préciser que la législation de l’avortement ne figure même pas dans la convention  du CEDAW (convention proposée par l’Organisation des Nations unies), contre la discrimination à l’égard des femmes.  Document qui a été ratifié par le gouvernement mauricien.

Monique Dinan, co-fondatrice du Mouvement d’aide à la maternité (MAM) s’est surtout appuyée sur la législation actuelle concernant l’avortement, qui, dit-elle, est toujours d’actualité.  " Il est faux de dire que la loi est dépassée, du simple fait qu’elle date de 1838.  Ce texte précise que l’avortement intentionnel d’une femme enceinte est un crime », a-t-elle expliqué, citant un document de l’ancien chef juge ,feu sir Maurice Rault, en faveur du respect de la vie.

Le conseiller de la mairie de Port-Louis, Bashir Nazeer, a lui indiqué que selon ses informations, aucun texte de loi en faveur de la légalisation de l’avortement n’est actuellement en préparation.  Il soutient néanmoins le Front commun, qui dit-il, agit comme avant-gardiste pour parer à toute éventualité.

La religieuse Françoise Leguen a annoncé la création d’une cellule d’écoute destinée aux femmes qui subissent des pressions pour se faire avorter.  Cette cellule qui sera basée au siège de MAM à Rose-Hill accueillera, entre 12h30 et 15 h30 ces personnes de toute confession religieuse religion et âge.  Cette permanence peut être contactée sur le  491 23 90.

Ont également pris la parole à ce point de presse, Jacqueline Leblanc de l’Action familiale, Maryam Goodur du Muslim Women’s Council, le Pandit Oomashankar Choonucksing, Raffique Santally de la Muslim Youth Federation, le Dr François Ip, co-fondateur de MAM et Jackie Sauvage, travailleuse social.