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Le déficit commercial baisse car les Mauriciens continuent à se serrer la ceinture

1 septembre 2011, 00:00

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Le déficit commercial baisse car les Mauriciens continuent à se serrer la ceinture

Le déficit commercial baisse car les Mauriciens consomment moins de viande, achètent moins de voitures ou d’équipements électroménagers. Par contre, le secteur de l’exportation ne va pas aussi mal. Même si les acteurs crient au loup face à la roupie forte.

Confirmant le mouvement amorcé, le déficit de la balance commerciale maintient sa tendance à la baisse pour l’ensemble du deuxième trimestre de cette année, soit d’avril à juin. Affichant un déficit de Rs 16,3 milliards, contre Rs 16,9 milliards au premier trimestre de l’année, contre Rs 16,7 milliards au deuxième trimestre 2010.

La baisse enregistrée est de 3,6 % par rapport au premier trimestre 2011 et de 2,3 % comparativement à la période correspondante l’année dernière. C’est ce qu’indique le Central Statistics Office (CSO) dans son bulletin sur le commerce extérieur.

Durant le deuxième trimestre 2011, les exportations se sont élevées a Rs 18,4 milliards tandis que les importations ont atteint Rs 34,7 milliards. Les exportations et réexportations ont progressé de 3,6 % par rapport au trimestre précèdent et e 6,4 % par rapport au deuxième trimestre de 2010.

Il est réconfortant de constater que les produits locaux qui représentent près de 75 % des exportations ont progressé de 7,3 % par rapport au premier trimestre 2011 et de 4,5 % par rapport au deuxième trimestre 2010. Les réexportations sont eux en déclin.

Les exportations globales au cours du premier semestre de l’année ont progressé de 15 % pour atteindre près de Rs 36,2 milliards. Au niveau des importations, elles ont augmenté de 10,6 % au cours du premier semestre pour atteindre Rs 69,4 milliards et de 2,1 % seulement durant le deuxième trimestre pour atteindre Rs 34,7 milliards.

C’est une des rares fois ou le taux de croissance des exportations dépasse celui des importations, d’où une réduction du déficit commercial. D’habitude c’est l’inverse qui se produit.

Mais avant de crier victoire trop tôt, il s’agit de voir dans le détail ce qui a constitué nos principales importations et exportations. D’abord les importations. Au niveau de l’alimentaire, la hausse est de Rs 1 milliard seulement entre le premier semestre 2011 et 2010.

Les Mauriciens consomment toutefois Rs 150 millions de viandes de moins. Néanmoins, les fibres textiles sont en hausse de Rs 806 millions à Rs 1,3 milliards, ce qui tend à confirmer la bonne santé de ce secteur à travers davantage d’importations de matières premières.

En revanche, notre note pétrolière a fait un bond de près de Rs 4 milliards, passant de Rs 12,3 milliards au premier semestre 2010 à Rs 16,7 milliards pour la période correspondante cette année-ci. Toutefois, au niveau des machines-outils et de l’équipement de transport, cette différence est en grande partie rattrapée par le fait que les importations ont chuté de Rs 13,3 milliards en juin 2010 à Rs 11,6 milliards à la même date cette année.

« Le déficit budgétaire peut être ramené à 5 % mais la vraie question est qu’est-ce que cela cache ? Si nous n’importons plus de matières premières ou si nous ne renouvelons pas notre parc de production, on aura bientôt de la vieille ferraille dans nos usines. Pourrons-nous renouveler notre parc industriel et avoir des infrastructures qui marchent ? C’est la vraie question », témoigne un analyste habitue de faire parler les statistiques.

Dans la catégorie de l’équipement, l’on constate que les achats de générateurs de puissance électrique ont chuté de Rs 1,2 milliards à Rs 544 millions. Le matériel automobile a chuté de près de Rs 380 millions. Un millier de voitures de moins ont été importées.

L’importation de l’équipement industries, elle, a baissé par Rs 221 millions. Les appareils électroménagers sont aussi en baisse de Rs 180 millions.

Pour ce qui est des exportations, les exportateurs de vêtements ont l’air de bien s’en sortir, malgré la politique monétaire : les expéditions sont en hausse de 14,8 % par rapport au premier semestre 2010. Bien entendu, les industriels de ce secteur vous diront qu’ils sont obligés de brader les prix pour y parvenir à cause de la roupie forte.

Les « Export Oriented Enterprises » semblent tirer leur épingle du jeu avec une hausse des exportations de 12,1 %. Voilà des arguments tout trouvés pour ceux qui critiquent la « roupie forte » de la Banque de Maurice !

Au niveau de nos principaux marchés d’exportation, l’Angleterre, la France et les Etats-Unis tiennent toujours le haut du pavé. Mais nous avons su percer en Espagne, en Italie, et en Afrique du Sud. Quand à Madagascar, c’est essentiellement un marché pour l’expédition des matières premières qui doivent y être transformées en produit fini.