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Le conservatisme du ministère de l’Education lors du Job Fair 2009 indigne PILS

29 mai 2009, 12:00

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Le conservatisme du ministère de l’Education lors du Job Fair 2009 indigne PILS

Durant le Job & Guidance Fair 2009, le ministère de l’Education a mis un frein à la distribution aux visiteurs de livrets sur l’éducation sexuelle, de préservatifs et gels lubrifiant par PILS. Cette ONG, engagée dans la lutte contre le VIH/sida, condamne l’attitude conservatrice de ce ministère.

«Quand on sait qu’environ 2% de la population mauricienne- estimation ONUSIDA- vit avec le VIH, PILS s’étonne du conservatisme du ministère de l’Education face à la gravité de la situation», déclare le directeur de Prévention Information Lutte contre le Sida (PILS), Nicolas Ritter. A cet effet, il souligne aussi que la majorité des Mauriciens est sexuellement active à partir de 17 ans.

Toutefois, la distribution, les 21 et 22 mai, de plus de 2 000 livrets sur l’éducation sexuelle et d’environ 3 000 préservatifs et gels lubrifiant à plus de 5 000 étudiants, enseignants et personnel présents à cette foire, n’a pas été favorablement accueillie par le ministère de l’Education, autre organisateur. Ce ministère a interdit aux animateurs du stand de PILS, lors du dernier jour du Job & Guidance Fair 2009, soit le 23 mai, de poursuivre cette action de prévention.

Or, cette organisation non-gouvernementale (ONG) a reçu une invitation officielle du Rotary Club de Grand Baie, organisateur principal du salon, pour y tenir un stand de prévention. Selon PILS, ce stand a eu «un énorme succès» auprès des visiteurs.

L’argument avancé, ce jour là, par le ministère de l’Education, est que PILS n’avait pas reçu d’autorisation de leur part, lui permettant de distribuer ces éléments pendant la durée de cette foire, qui s’est tenue au centre Swami Vivekanda.

PILS juge «surprenante» cette réaction de la part du ministère de l’Education. L’ONG met l’accent sur le fait qu’il a été «clairement indiqué» dans le «National Multisectorial HIV and AIDS Stategic Framework» (NSF) 2007-2011, qu’il existe un manque au niveau de l’éducation sexuelle et reproductive dans les institutions scolaires à Maurice. Aussi, que les «life skills education» doivent s’adresser d’une façon plus directe sur le VIH/sida.

PILS évoque également la stratégie no.6 de ce plan. Elle stipule qu’il faut fournir les informations, techniques, services et soutien sur la santé sexuelle aux enfants et aux jeunes à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires. Ceci pour réduire leur vulnérabilité quant au VIH et la consommation de substances illicites. De plus, l’ONG rappelle que le NSF 2007-2011 a été auparavant validé par le Conseil des ministres, présidé par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui «est lui-même le président de la lutte contre le sida à Maurice».

Dans ce sens, cette ONG fait connaître ses exigences bien fondées. Premièrement, que le jeunes soient informés et éduqués «d’une façon complète» sur la sexualité et les risques liés aux IST (Infections Sexuellement Transmissibles) et au VIH. Deuxièmement, que ses actions de prévention et de sensibilisation «ne soient pas entravées sous prétexte que le sexe est encore tabou ou que la culture/population mauricienne n’est pas encore prête à écouter certains messages de prévention».

«PILS souhaite que toute l’Ile Maurice prenne conscience de la gravité de la situation et que cesse l’hypocrisie qui entoure cette question», conclut le porte-parole de cette ONG.