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Le Congrès devant une proposition de réviser l’AGOA : le textile mauricien en danger

20 janvier 2010, 00:00

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Le Congrès devant une proposition de réviser l’AGOA : le textile mauricien en danger

Une possible révision de l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) pourrait menacer les intérêts mauriciens et plus particulièrement ceux de l’industrie de la confection qui exportent vers le marché américain.

L’année 2010 pourrait être mouvementée pour les industries textiles. Les autorités américaines envisagent de revoir  l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA).

« Nous sommes alertés sur cette question depuis quelque temps déjà et une campagne de lobbying est déjà en cours. Nous avons abordé le sujet récemment avec le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell », déclare Danièle Wong, directrice de la Mauritius Exports Association (Mexa).

Que se passe-t-il ? L’élu au Congrès américain, Jim McDermott, qui est également le père de l’AGOA, a fait une proposition de loi visant à réviser les régimes de préférences que sont l’AGOA et le Generalized System of Preferences (GSP).

Son idée est de fusionner les deux régimes et d’étendre la liste des bénéficiaires du traitement en hors taxe et sans restriction de quotas au-delà des seuls pays africains pour toucher également les « least developed countries ».

Une révision de l’AGOA dans ce sens aurait deux conséquences, l’une aussi grave que l’autre, pour Maurice. D’abord, l’extension des bénéfices de « duty free » et de « quota free » au groupe des « least developed countries » placerait Maurice en concurrence directe avec des pays comme le Cambodge ou le Bangladesh qui sont des puissances du textile et des producteurs à bas salaires.

Plus grave, la proposition de McDermott prévoit de redéfinir ce qu’est un « least developed country ». Maurice pourrait être rayé de la liste des bénéficiaires.

Selon la définition des Nations Unies, Maurice, la Namibie, le Botswana ou l’Afrique du Sud ne sont pas des « least developed countries » mais des pays en développement car le revenu par habitant est de plus de 3 000 dollars.
Actuellement, sous le régime de l’AGOA,  Mauricie et les autres pays similaires bénéficient en quelque sorte d’une dérogation découlant d’une définition plus généreuse des « least developed countries », selon Washington. Si le Congrès le décide, il opterait pour la définition des Nations-Unies.

On ne sait quand le Congrès aura le temps de considérer la proposition de McDermott. Actuellement son agenda paraît chargé avec la réforme du système de santé ou encore la coordination de l’aide à Haïti quand ce n’est pas la guerre contre les terrorisme en Afghanistan.

Malgré tout, Barack Obama a eu le temps de rayer Madagascar, la Guinée et le Niger de la liste des bénéficiaires de l’AGOA, le 20 décembre dernier.