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Le comité de soutien aux grévistes de la faim lance un ultimatum à l’Etat

17 mars 2010, 12:00

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Le comité de soutien aux grévistes de la faim lance un ultimatum à l’Etat

Un comité de soutien aux ex-planteurs de Riche-Terre, aujourd’hui à leur 28ème jour de grève de la faim, a été présenté à la presse ce mercredi 17 mars. 

Ce collectif, composé d’une cinquantaine de personnes, donne 24 heures aux autorités pour entamer des négociations avec les grévistes. Au cas contraire, il n’aura d’autre solution que d’alerter des instances internationales, notamment  l’ONU, sur cette affaire.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue par ce comité de soutien, en ce 17 mars, à la Cure de la Cathédrale St Louis, dans la capitale. Les porte-paroles de ce collectif au cours de ce point presse étaient le Père Labour, Jack Bizlall et Jocelyne Minerve.

«Cette situation devient explosive et intolérable ! Ces hommes et ces femmes sont à leur 28ème jour de grève, à ce stade, leurs vies sont menacées. Certains font le va-et-vient entre Triolet et l’hôpital, d’autres sont hospitalisés. Nous avons créé ce collectif pour soutenir ces grévistes. C’est un combat pour la  justice humaine. Nous sommes là pour alerter l’opinion publique sur leur condition», affirme le Père Labour.

Et d’ajouter : «Nous demandons l’ouverture des négociations entre les grévistes et les autorités concernées». Il précise toutefois que le comité de soutien n’agira pas en tant que négociateur. Son objectif est de faire activer les choses, c’est tout. Après, c’est aux deux parties, les grévistes, ou leurs représentants, et les autorités, de «s’asseoir autour d’une table, discuter, pour parvenir à un compromis».

«Nous donnons aux autorités jusqu’à midi demain, soit 24 heures, pour entamer des négociations, ou que les deux parties soient d’accord pour que ce litige soit arbitré selon les règles du Code de Procédure Civile», explique de son côté Jack Bizlall.

«Si à midi demain, les autorités n’ont pas entamé des négociations avec les grévistes, nous alerterons les instances internationales. Par exemple, l’ONU. Nous attirerons aussi l’attention de l’Afrique du Sud. Pour mieux m’expliquer, nou pou foute ene beze dans l’opinion public !», poursuit-t-il, catégorique.

Il rappelle les réclamations des grévistes. Premièrement, que l’Etat mauricien accorde à chacun d’entre eux un terrain de dix perches pour transférer leurs plantations et construire chacun, une maison. Deuxièmement, une compensation de Rs 900 000 par personne.

Le comité de soutien est d’avis que l’accord conclu entre l’Etat mauricien et la Chine concernant un transfert de 500 arpents de terre ne peut être considéré comme finalisé, tant que les litiges qui existent entre les deux Etats et les occupants de ces terres ne sont pas réglés à l’amiable ou autrement. «Je pense qu’actuellement, la vie de nos enfants est en danger», déclare Swabhagiawutty Doolary, mère d’un des grévistes, Deepak Doolary, qui fond en larmes alors qu’elle fait cette déclaration.  Elle confie que Deepak est «bien malade», mais continue sa grève avec détermination.

«A l’hôpital, on lui a injecté du sérum. Puis, il est retourné faire la grève», confie-t-elle.

Par ailleurs, Surekha Daloo, l''une des grévistes, a été hospitalisée ce matin.