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Le combat personnel du Dr Rishi Caleyachetty contre les maladies non-transmissibles

19 août 2012, 00:00

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Le combat personnel du Dr Rishi Caleyachetty contre les maladies non-transmissibles

L’engagement de ce jeune Britannique d’origine mauricienne résulte de son impuissance face à l’attaque cardiaque dont a été victime son père, Neerunjun Caleyachetty. Plus tard, on a diagnostiqué qu’il souffrait également du diabète de type 11. Il n’avait que onze ans. Depuis, il s’est juré de combattre l’ennemi numéro Un de nombreux Mauriciens. Son rêve s’est enfin réalisé.

Le Dr Rishi Caleyachetty est sans aucun doute une des exceptions à une perception qui a longtemps caractérisé les relations des Mauriciens de la diaspora à leur île natale. Lorsque leur parcours est couronné de succès à l’étranger, on leur prête souvent l’intention à ne jamais vouloir revenir partager le savoir-faire acquis. Lorsqu’ils sont disposés à aider leur pays, on accuse les autorités à tout entreprendre pour les décourager. Ce qui ne correspond pas tout à fait à la réalité. Il existe des cas où des Mauriciens de la diaspora viennent partager leur savoir-faire mais dans une totale discrétion.

Cependant, le cas du Dr Rishi Caleyachetty comporte plusieurs facteurs qui, selon toute probabilité, pourraient ne pas être présents dans d’autres cas. Un de ces facteurs se rapporte à un souvenir fort douloureux.

Rishi a onze ans. Impuissant, il assiste à l’attaque cardiaque dont est victime son père, Neerunjun Caleyachetty. Plus tard, on a décelé qu’il souffrait également du diabète de type 11. Son père qui a su résister aux attaques de ces maladies continue de lutter contre les complications attribuées au diabète de type 11. Dans les années 70, cet ex-policier originaire de Plaine-des-Papayes s’est laissé tenter, lui aussi, par la vague de départs de ses compatriotes pour des études en psychiatrie en Angleterre. Son mariage à Nithi, une Tanzanienne d’origine indienne, lui donne Rishi et Amrit, deux jumeaux. Dès lors, le petit Rishi, comme pour se venger du destin, allait considérer le combat contre la prévalence du diabète de type 11 comme une de ses priorités.

En 2006, lors de son internat au Sir Seewoosagur Ramgoolam National Hospital, un nouvel élément va le confirmer dans l’orientation qu’il devait donner à sa carrière de médecin, carrière qu’il a embrassée après des études au King’s College, Londres. Tel un phénomène mystérieux qui le poursuit comme son ombre, il est confronté chaque jour à un nombre croissant de patients écrasés par les effets des maladies non-transmissibles dont le diabète de type 11. Vu que des membres de sa propre famille ne sont pas épargnés par la maladie, le jeune homme conclut que la direction vers laquelle, il devrait orienter sa carrière ne fait plus l’ombre d’un doute. Il ne peut s’agir que de l’épidémiologie, cette discipline médicale consacrée à l’étude des facteurs responsables de l’apparition de maladies. Ce n’est qu’un projet.

Titulaire d’une bourse dans le cadre de la Faculty of Public Health Cochrane Prize, le Dr Rishi Caleyachetty consacre la totalité du cachet qu’il a perçu à la mise en place d’une étude ayant pour but de décrire les conséquences de la malnutrition chez l’enfant mauricien.

Pendant qu’il exerce comme jeune médecin débutant sa carrière à Oxfordshire et à Buckinghamshire, deux comtés situés au nord-est de Londres, le Dr Rishi Caleyachetty fait un pas de plus dans la voie d’en engagement au bénéfice des victimes de maladies non-transmissibles. Il participe à la rédaction d’un livre et aborde la prévention de l’obésité chez l’enfant. Ensuite, il se jette définitivement à l’eau. Il entreprend des études en épidémiologie au London School of Hygiene & Tropical Medicine et à l’Université de Cambridge. Et en 2012, il lance le Rivière du Rempart Prospective Child Health Project.


« Cette étude nous permettra d’examiner l’effet sociobiologique sur le développement des risques aux maladies d’origine cardio-métabolique. Cette étude sera réalisée auprès de 2 500 enfants âgés de 6 à 7 ans des écoles du gouvernement du district de Rivière-du-Rempart. Je serai épaulé par trois autres collègues du King’s College, Londres. Elle débute au début du troisième trimestre. Les résultats permettront au ministère de l’Education età celui de la Santé d’élaborer des stratégies à long terme en vue de réduire les risques d’apparition du diabète de type 2 et des maladies cardio-vasculaires durant l’existence de ces adultes en devenir. La prévention et le contrôle des maladies cardio-métaboliques représentent un véritable défi à l’échelon global tout particulièrement pour les pays comme Maurice. Le monde peut être analysé sous l’angle de l’épidémiologie et du niveau de la santé publique. Un épidémiologiste peut contribuer à changer l’image projetée par ces deux facteurs », soutient le Dr Rishi Caleyachetty

Comme la récompense suit toujours le sacrifice consenti, en 2011 le Dr Rishi Caleyachetty décroche une bourse Fulbright. En Septembre, il s’envolera pour le Mailman School of Public Health, université de Columbia, New York. Il aura ainsi l’occasion de parfaire ses connaissances et sa compétence en matière de prévention et du contrôle des maladies non-transmissibles. « J’espère que ce travail me permettra de faire reculer le spectre des maladies non-transmissibles des communautés humaines où elles sévissent. »

Pour couronner son projet d’aider son pays, le Dr Rishi Caleyachetty dispose de deux autres atouts de valeur inestimable. Il a développé un attachement considérable pour ses proches et son pays. Puis, comme c’était le cas pour ce qui est de son engagement au niveau de la prévention contre les maladies non-transmissibles, il n’a su trouver les moyens pour résister aux charmes de Manisha. C’est sans hésitation qu’il l’a prise pour être sa moitié pour le reste de sa vie.