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Le Central CID insiste : Bérenger verbalement averti des accusations de Ramgoolam

2 septembre 2011, 02:00

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Le Central CID insiste : Bérenger verbalement averti des accusations de Ramgoolam

La loi s’applique de la même façon pour tout suspect. Le leader de l’opposition n’y échappera pas. Il n’aura pas accès à la déposition portée contre lui par le Premier ministre pour diffusion de fausses nouvelles. Il sera verbalement mis au courant d’un résumé des accusations de Navin Ramgoolam.


Nul n’est au-dessus de la loi, qu’il soit leader de l’opposition ou pas. Aucun suspect, que ce soit dans une affaire de meurtre, de viol, de blanchiment et autres, ne peut avoir accès aux dépositions des témoins ou de ceux qui ont porté plainte contre lui au tout début d’une enquête. C’est la règle.

C’est en tout cas ce que souligne la police dans un deuxième communiqué émis ce vendredi 2 septembre en réaction aux différents articles de presse faisant croire que Paul Bérenger prendra connaissance, lundi, de la teneur de la déposition portée contre lui par le Premier ministre. Or, rien de tout cela n’est vrai car, comme tout citoyen soupçonné d’un délit, le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) sera verbalement mis au courant d’un résumé des accusations du chef du gouvernement contre lui.

Si la police accorde ce type de privilège à un suspect, ce sera la porte ouverte à de grandes dérives, note la celle-ci. Une enquête sur un homicide, par exemple, pourrait être mise en péril si le suspect No 1 a accès à la déposition du principal témoin, ce qui lui permettra de broder son alibi.

Or dans le cas de Paul Bérenger, le délit qui lui est reproché c’est d’avoir lancé de fausses accusations, lors d’une conférence de presse tenue le 9 juillet, contre le chef du gouvernement. Il a soutenu que celui-ci a eu une rencontre avec nul autre que le Dr Kreshan Malhotra, propriétaire de la clinique MedPoint et beau-frère de Pravind Jugnauth, peu avant l’achat de son établissement par l’État.

Dans un deuxième temps, le leader mauve dit tenir d’une personne de confiance les confidences d’un ministre à l’effet que Navin Ramgoolam a contacté le Chief Government Valuer pour revoir à la hausse la valeur de la clinique. Ce qui, selon lui, explique pourquoi la première évaluation est de Rs 75 millions, et la seconde à Rs 125 millions.

Le samedi 9 juillet, le Premier ministre a immédiatement démenti ces allégations. Il a également,  comme il l’avait annoncé, porté plainte contre Paul Bérenger le jeudi 14 juillet. Depuis, les enquêteurs ont interrogé journalistes et autres pour ficeler son dossier à charge.

Convoqué par le Central CID ce mardi 30 août, Paul Bérenger s’est défilé. Sous prétexte que le chef du gouvernement téléguide la police et que, comme conseillé par son panel d’avocats, il ne peut se rendre au Central CID sans que celui-ci ne lui ait montré la déposition de Navin Ramgoolam.

Les responsables du MMM avaient, dès la veille, rameuté leurs sympathisants pour protester contre une éventuelle arrestation de Paul Bérenger. Car, c’est ce qui a failli arriver à l’ex-ministre de la Santé, Maya Hanoomanjee, le mercredi 20 juillet quand elle a envoyé son avocat à une convocation de la Commission anti-corruption.

Si elle a échappé à une nuit en cellule ce jour-là, c’est uniquement parce qu’elle a été admise à l’hôpital privé Apollo Bramwell. Deux jours plus tard, elle n’a pu déjouer la loi. Lundi donc, bien que Paul Bérenger choisisse de parler ou de garder le silence, il y a de forts risques qu’il soit arrêté comme c’est la procédure dans ce genre de cas.