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L''armée américaine juge une attaque contre l''Iran "prématurée"

20 février 2012, 00:00

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Le principal conseiller militaire américain juge "prématurée" une attaque militaire contre l''''Iran, l''intention des autorités de Téhéran de se doter de l''arme atomique n''étant selon lui pas avérée.

Interrogé dimanche sur la chaîne CNN, le général Martin Dempsey, chef d''état-major des forces armées américaines, a estimé que l''Iran était un "acteur rationnel" et qu''il est donc plus approprié pour les Etats-Unis et leurs alliés de s''en tenir aux sanctions économiques et à la diplomatie pour le convaincre de ne pas développer un programme nucléaire militaire. "Je crois qu''il n''est pas clair que l''Iran veut se doter de la bombe atomique. Et sur cette base, il serait prématuré de décider que le moment d''intervenir militairement est venu", a dit le général Dempsey.

L''hypothèse d''une opération militaire israélienne dès le mois d''avril a récemment été évoquée par le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. « Je suis convaincu qu''ils (les Israéliens) comprennent notre inquiétude quant au fait qu''une attaque à ce moment-là serait déstabilisatrice et ne leur permettrait pas de parvenir à leur objectif à long terme", a commenté le général Dempsey. "Je n''affirmerais pas, assis à cette table aujourd''hui, que nous les avons convaincus que notre vision des choses est correcte", a-t-il toutefois concédé. L''Iran a menacé de déclencher des représailles en cas d''attaque israélienne et s''est dit en mesure de "frapper les forces américaines partout dans le monde".

La France est privée du pétrole iranien
L''Iran a souhaité dimanche une reprise rapide des négociations nucléaires avec les grandes puissances, tout en annonçant l''arrêt de ses ventes de pétrole à la France et la Grande-Bretagne dans un geste symbolique répondant aux récentes sanctions européennes.

Téhéran "souhaite une reprise rapide des négociations et attend la réponse" du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) à la lettre envoyée mercredi par le négociateur iranien Saïd Jalili à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. Ce dernier estime  qu''il faut "trouver un mécanisme permettant une solution gagnant-gagnant pour les deux parties", afin d''éviter un nouvel échec, après celui des négociations d''Istanbul en janvier 2011."Nous comprenons la position de l''autre partie et voulons lui donner la possibilité de sauver la face", a ajouté le ministre sans donner de détails.

Les négociations ont jusqu''à présent achoppé sur le refus de l''Iran de les focaliser sur le seul programme nucléaire iranien, ainsi que les 5+1 l''ont toujours demandé et que Mme Ashton l''a réaffirmé dans une proposition de reprise des discussions envoyée en octobre à Téhéran.Les dirigeants européens et américains ont réservé un premier accueil prudent mais plutôt favorable à la lettre iranienne, qui ne comporte selon eux "aucune condition préalable" et constitue "un geste important".
Les Etats-Unis, Israël et plusieurs puissances occidentales s''inquiètent, en dépit des démentis de Téhéran, d''une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien, condamné par six résolutions de l''ONU dont quatre assorties de sanctions ensuite renforcées unilatéralement par les pays occidentaux.

Une délégation de haut rang de l''Agence internationale de l''énergie atomique est attendue ce lundi à Téhéran pour une visite, la deuxième en moins d''un mois, destinée à essayer d''éclaircir les zones d''ombre du programme nucléaire iranien qui, selon l''AIEA, entretiennent le doute sur ses objectifs réels.

Dans le même temps, l''Iran a annoncé l''arrêt des ventes de pétrole à la France et la Grande-Bretagne, qui ont fortement milité notamment en faveur de la décision prise par l''UE en janvier d''arrêter tout achat de brut à l''Iran d''ici l''été. L''Iran allait "livrer (son) pétrole à d''autres clients », a déclaré le porte-parole du ministère du Pétrole. Cette mesure, plutôt symbolique, ne devrait pas affecter directement ces deux pays. La France n''a reçu en 2011 quelque 58 000 barils de pétrole par jour de l''Iran -à peine 3% de sa consommation-, essentiellement en paiement de reliquats de contrats anciens dus à Total, alors que la Grande-Bretagne a pratiquement cessé ses achats. Elle sonne en revanche comme une mise en garde à quelques gros clients européens, essentiellement l''Italie, la Grèce et l''Espagne, auxquels Téhéran a déjà menacé de cesser ses livraisons en réponse à l''embargo décidé par l''UE.

Selon l''Agence internationale de l''Energie, l''Italie a importé en 2011 quelque 185 000 barils par jour de pétrole iranien (13% de ses importations), l''Espagne 161 000 bj (12%) et la Grèce 103 000 bj (30%). Deuxième pays de l''Opep, l''Iran produit 3,5 millions de bj et en exporte environ 2,5 millions, dont moins de 20% vers l''Europe et plus de 70% vers l''Asie.

Outre l''embargo pétrolier graduel contre l''Iran, les pays de l''UE se sont mis d''accord en janvier pour sanctionner sa Banque centrale afin d''assécher le financement de son programme nucléaire.

Sources :Reuters & AFP.

Reuters & AFP.