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L''accord politique en Grèce risque de ne rien régler

7 novembre 2011, 00:00

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L''accord politique en Grèce risque de ne rien régler

Conclu sous la pression de l''''Union européenne, l''accord entre les socialistes grecs et l''opposition de droite sur la formation d''un gouvernement de coalition écarte pour un temps le risque de faillite du pays mais le soulagement devrait être de courte durée, estiment les analystes.

Si quelques analystes y voient même un début de sortie de crise, la plupart des observateurs doutent de la capacité des partis politiques à mettre en oeuvre les réformes économiques impopulaires indispensables au versement d''une nouvelle tranche d''aide de l''Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

Une timide avancée

 "Il s''agit d''une timide avancée qui semble positive en apparence mais qui n''est pas en mesure de mener à une solution permettant d''éviter la faillite", estime ainsi Bob Andres, responsable investissement à Merion Wealth Partners. "Je ne pense pas qu''il y aura un impact concret sur la solution finale."

Le nouvel exécutif devrait préparer le terrain à des élections législatives prévues le 19 février 2012. Mais il faudra d''ici-là que le plan de sauvetage européen conclu fin octobre à Bruxelles soit approuvé par le Parlement grec et entre en vigueur. Et cet objectif est loin d''être atteint au vu des tractations politiques qui ont émaillé l''accord entre l''opposition et les socialistes du Pasok tout au long du week-end.

Si la promesse d''un gouvernement de coalition donne un peu d''air à Athènes, les différences idéologiques, la méfiance mutuelle et les chamailleries autour de la répartition des portefeuilles ministériels risquent de retarder l''adoption de mesures draconiennes.

Un gouvernement problématique

"Ils (les hommes politiques, gouvernement et opposition, Ndlr) réagissent tous comme s''ils n''avaient pas conscience du danger", écrivait l''analyste Antonis Karakousis dans To Wima, dimanche. "La plupart regardent bêtement vers un avenir qui n''existe pour aucun d''entre eux."

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a prévenu la Grèce qu''elle avait 24 heures pour former un gouvernement qui honorerait ses engagements et il a affirmé que l''appartenance d''Athènes à la zone euro était en jeu.

""Je crains que le nouveau gouvernement ne se révèle très rapidement problématique", a dit à Reuters Stefanos Manos, ancien ministre des Finances de Nouvelle Démocratie. "Le nouveau Premier ministre sera placé sous tutelle et ne donnera pas l''impression de diriger le pays. Tout le monde va regarder vers les deux chefs de file des partis qui manoeuvreront en coulisses", a-t-il ajouté. "Tout le monde va attendre les élections."

Là encore, le tableau dressé par les analystes est plutôt sombre. Au vu des sondages, aucun des partis ne semble être en mesure de remporter la majorité et le scrutin risque de plonger la Grèce au coeur de négociations interminables au risque de raviver les craintes d''une faillite et précipiter sa sortie de la zone euro, notent-ils.

(Source : Reuters)