Les appartements de la National Housing Development Company Ltd (NHDC) à La Tour Koenig, à Pointe aux Sables, et leur environnement immédiat se retrouvent dans un état de désuétude et d’abandon.

Ces appartements se posent comme une tâche dans le paysage développé que représente cette localité. Le contraste est criant.

D’un côté, nous découvrons le parc informatique high-tech, les usines textile hautement modernes, les infrastructures éducatives, l’Université de Technologie et bien d’autres institutions de renom. De l’autre côté, dans les périmètres des appartements de la NHDC, on y retrouve des déchets éparpillés dans chaque coin de rues, une odeur nauséabonde émanant des ordures empilées depuis des jours, voire des semaines et des habitants dégoûtés.

Qui dit état d’abandon, dit aussi le développement de certaines pratiques inavouables…

Une habitante du block Alpha se plaint des trafics louches qui se produisent sur le terrain de foot en face de chez elle. «Des travailleurs étrangers viennent souvent s’attrouper là pour faire des magouilles. Cela m’inquiète pour mes enfants», confie cette mère de famille.

Une autre habitante du block Grive se plaint, elle, du tapage nocturne. «La police, je l’ai appelée à maintes reprises. Mais une fois que les policiers quittent les lieux, ça recommence de plus belle, avec la musique à fond.»

Les habitants sont unanimes à dire que le problème majeur est la prolifération des déchets. Jean-Yves, un autre occupant du block Grive, explique, en pointant du doigt les saletés entassées à l’entrée de son appartement, que la voirie offre un service de plus aléatoires.

Contacté par téléphone pour plus de renseignements, la police de l’Environnement nous a gentiment dirigés vers le département de voirie de la municipalité et nous explique que le ramassage ne fait pas partie de ses attributions. Le département de voirie de la capitale, quant à lui, est resté injoignable par téléphone.

Jean-Claude Mootoosamy, président des forces vives de la localité, nous fait part de son désarroi: «On a d’énormes problèmes depuis que le contrat de ramassage de déchets a été alloué à Maxi Clean.»

M. Juggurnauth, Public Relation Manager à Maxi Clean, reconnaît que la situation est chaotique à La Tour Koenig. «On a mis deux à quatre barils devant chaque appartement pour que le ramassage se passe correctement. Mais bien souvent, on nous les vole ou sinon les gens jettent leurs ordures à même le sol. Ce qui rend le ramassage impossible. Dimanche et lundi dernier, nous avons fait une descente afin que les rues soient convenables pour ces jours fériés mais, après notre départ, les gens ont jeté leurs ordures et c’est comme si nous n’étions pas passés», fait-il ressortir.

Pourtant, ce ne sont pas les bonnes intentions qui manquent. Certains habitants ont cotisé pour se construire des poubelles communes, des grottes, des espaces verts, des jardins et ils embellissent même leurs coins. Jean-Claude Mootoosamy, qui est lui-même peintre décorateur, a totalement refait la peinture des portes se trouvant dans son appartement. «Certains habitants sont fautifs pour le manque d’hygiène. Ils ne respectent pas les écriteaux, ne ramassent pas les ordures qu’ils jettent par terre ou sortent leurs saletés une fois le ramassage déjà effectué. Il faut qu’on soit unis pour surmonter ce problème», insiste notre interlocuteur.

Le budget 2009, voté en août dernier, alloue une somme de Rs 100 millions pour l’entretien des appartements NHDC en matières d’eau, d’électricité et de nettoyage. Selon M. Juggurnauth, le ministère de l’Environnement travaille actuellement en collaboration avec la société Maxi Clean pour mettre en place de nouveaux caissons pour faciliter la collecte d’ordures. Malheureusement entre-temps, les résidents de La Tour Koenig devront encore prendre leur mal en patience.

Les carences à la salubrité publique ne sont pas le seul problème à La Tour Koenig. Une autre menace, encore plus grave, pèse sur la localité. Et, les gens osent à peine en parler. Il s’agit du fléau de la drogue.

En effet, les habitants préfèrent généralement éviter le sujet par crainte de représailles. Ils ne se sentent pas en sécurité dans les rues. Interrogé à ce sujet, le Chef Inspecteur Bhaukaurally de la station de police de La Tour Koenig nous affirme que la situation est sous contrôle. «On n’enregistre pratiquement pas de cas de violence, de vols ou d’agression. A titre d’exemples, les seuls délits que nous avons connus depuis la semaine dernière sont des cas mineurs. Nous patrouillons fréquemment les lieux et la situation ici n’est pas plus grave qu’ailleurs», fait-il comprendre.

Des occupants des appartements laissent, pour leur part, entendre que le mal rôde…