Publicité

La tension monte d''un cran entre le Japon et ses voisins

15 août 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La tension monte d''un cran entre le Japon et ses voisins

La tension est montée d''''un cran entre le Japon et ses voisins ce mercredi 15 août à l''occasion du 67e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Chine et la Corée du Sud exhortant Tokyo à régler les questions liées à son passé militariste.

Dans un discours marquant la fin de l''occupation de la Corée du Sud par le Japon (1910-1945), le président sud-coréen Lee Myung-bak a appelé une nouvelle fois Tokyo à résoudre le différend sur l''indemnisation des "femmes de réconfort". La question des milliers de Coréennes contraintes de se prostituer pour l''armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale continue d''empoisonner les relations entre les deux pays en dépit de leur étroite coopération économique.

Les points de discorde persistants

Lee, dont la visite vendredi dernier dans des îles revendiquées par Tokyo a suscité l''indignation des autorités nippones, a qualifié le Japon de "partenaire important" et a mis en garde contre les points d''achoppement qui entravent selon lui "une marche commune vers un avenir meilleur." Parmi les points de discorde persistants, la question "des femmes de réconfort", un dossier que le Japon estime avoir clos avec le traité de 1965 établissant des relations diplomatiques entre les deux pays et le fonds d''indemnisation mis en place en 1995, un geste jugé insuffisant par Séoul. "Il s''agissait d''une violation des droits des femmes commise en temps de guerre, ainsi que d''une violation historique des droits universels de l''homme et de la justice", a estimé le chef d''Etat sud-coréen. "Nous exhortons le gouvernement japonais à prendre des mesures responsables en ce sens."

S''exprimant lors d''une cérémonie marquant la fin de la guerre, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a reconnu "les dégâts énormes et la souffrance" causés par le Japon aux autres pays, notamment en Asie. "Nous exprimons nos plus profondes condoléances aux victimes et à leurs familles", a-t-dit, faisant le vœu que le Japon ne participe plus jamais à une guerre.

Des excuses sincères

Mardi, Lee Myung-bak a estimé que l''empereur du Japon Akihito devrait présenter des excuses sincères s''il souhaitait se rendre en Corée du Sud, estimant que les "profonds regrets" exprimés en 1990 ne suffisaient pas. Cette déclaration a suscité une protestation officielle du ministère japonais des Affaires étrangères qui a fait valoir que l''empereur avait passé ces vingt dernières années à tenter d''apaiser les plaies de la guerre au nom de son père.

Signe des tensions persistantes autour du passé militaire nippon dans la région, le président de la Commission de la sécurité publique nationale japonaise Jin Matsubara et le ministre des Transports Yuichiro Hata se sont rendus mercredi au sanctuaire de Yasukuni à Tokyo malgré l''appel du Premier ministre à ne pas s''y rendre.Le sanctuaire de Yasukuni, qui rend hommage à 14 criminels de guerre, est considéré par la Chine et la Corée du Sud comme un symbole du passé militariste du Japon.
Il s''agit de la première visite officielle depuis l''arrivée des Démocrates au pouvoir au Japon en 2009 qui ont promis d''œuvrer en faveur d''un rapprochement avec les pays voisins.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Qin Gang a estimé que le Japon devrait se demander pourquoi ces visites suscitent toujours l''indignation du reste de l''Asie."L''essence même de la question du sanctuaire de Yasukuni est de savoir si le Japon peut reconnaître et faire face à son passé militariste et d''envahisseur et s''il peut ou non respecter les sentiments des victimes en Asie, notamment en Chine", a-t-il indiqué dans un communiqué.

(Photo : Policiers montant la garde devant l''ambassade du Japon à Pékin après une manifestation anti-nipponne).

(Source : Reuters)