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La roupie : dialogue de sourds entre Rundheersing Bheenick et les exportateurs

26 août 2011, 00:00

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La roupie : dialogue de sourds entre Rundheersing Bheenick et les exportateurs

Les échanges, jeudi 25 août, entre les exportateurs et le gouverneur de la Banque de Maurice n’ont abouti à rien de concret : les premiers se plaignant de l’appréciation de la roupie et leur interlocuteur voulant démontrer que la Banque centrale a pour mission de prévenir l’inflation.

Quand les exportateurs lui ont fait remarquer qu’une politique monétaire mal ajustée risque de créer des pertes et même de provoquer une montée du chômage dans les mois qui viennent, Rundheersing Bheenick répond que le risque était encore plus grand d’avoir des tensions sociales à cause de la hausse des prix des produits alimentaires importés.

« L’ile Maurice n’appartient pas aux exportateurs. Il y a aussi les importateurs et le reste de la population à protéger », a fait ressortir le gouverneur dans la même logique.

Pour les exportateurs, une des causes du déficit chronique du compte courant était sans doute partiellement due à la perte de compétitivité de la monnaie, le secrétaire financier, Ali Mansoor, a choqué plus d’un en répondant que le déficit du compte courant n’était pas vraiment grave tant qu’il y avait des rentrées de capitaux étrangers sous forme de FDI pour le financer. Pour certains, cela relève d’une logique économique peu orthodoxe.

Malgré tout, Guillaume Hugnin, président de la Mauritius Exports Association (MEXA), soutient que la force de la roupie n’est pas justifiée par rapport à l’état de santé de l’économie. A cela, le gouverneur Bheenick répond que le taux de change de la roupie se détermine tout seul et que la Banque de Maurice n’a aucun objectif en termes de taux de change. Pourtant, dans une économie tirée par les exportations, la politique monétaire devrait servir la croissance et l’on devrait réaligner la roupie par rapport à la force réelle de l’économie, rétorque Guillaume Hugnin.

A cela, Rundheersing Bheenick répond qu’il a les mains liées par le mandat de la Banque de Maurice qui est clairement défini par la loi : il doit lutter contre l’inflation, un point c’est tout. Il ne lui appartient pas d’arbitrer entre l’inflation et la croissance économique.