Didier Robert, président de la Région Réunion, a fait deux nouvelles propositions qu’il soumettra demain  aux différents partenaires sociaux, a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse en fin de journée, ce jeudi. Entre-temps, les violences se poursuivent, notamment au Chaudron.

La tension est palpable dans le cœur du quartier du Chaudron en ce début de soirée, écrit notre confrère réunionnais de Zinfos974 dans son édition en ligne à 20h00. Déjà plusieurs camions de gendarmes se sont placés devant la grande surface Jumbo Score, ajoute le journaliste sur place. Avant de raconter : « Des barrages avec des poubelles ont été érigés par les émeutiers qui entament leurs provocations vis à vis des forces de l''ordre. Des jets de galets ont commencé à pleuvoir à 20h00 ».

Les rues du Chaudron étaient plongées dans le noir et les forces de l''ordre sont bien présentes, explique, pour sa part, une dépêche de l''AFP émis après 21 heures. Les barrages, constitués de pierres et de poubelles auxquels les manifestants ont mis le feu, sont visibles dans plusieurs rues.

Selon un responsable de la mairie de Saint-Denis, l''absence d''éclairage ne constitue pas une action volontaire de la municipalité, indiquant que des réparations sont en cours. Les forces de l''ordre ont investi en nombre le quartier et sont présentes partout contrairement aux nuits précédentes, selon des riverains.

Aucun incident grave n''a encore été signalé. Un escadron de gendarmes mobiles venu en renfort de France est arrivé dans la matinée dans l''île. Le préfet de la Réunion, Michel Lalande, et les élus de l''île ont lancé en fin d''après-midi un appel au calme. «Je demande à la population, à tous les adultes, à tous les parents, de rester à l''écart des lieux de ces exactions», a-t-il déclaré.

Les violences urbaines à La Réunion se sont étendues la nuit dernière, lors d''une deuxième nuit d''affrontements entre des centaines de jeunes et les forces de l''ordre, qui ont fait quatre blessés. A l''origine de la contestation figure notamment le coût, jugé élevé, du carburant sur l''île.

Lors d’une conférence de presse en fin de journée, Didier Rober, le président du Conseil régional, a fait deux nouvelles propositions pour sortir de la crise provoqué par les récentes hausses des prix des produits pétroliers. « Sur la question des hydrocarbures, j''ai pris l''initiative d''une baisse du prix de la bouteille de gaz, à partir du 1er mars, à hauteur de 15 euros pour tous les Réunionnais. Sur la question du carburant pour tous, je le répète, concernant la revendication portée par les transporteurs, il n''est pas question de toucher au fonds d''investissement routier (FIRT). Une première avancée a été formulée pour le gasoil professionnel, et dès demain en réunion, je ferai deux autres propositions », a-t-il déclaré. .

Le président du Conseil régional compte élargir cette baisse du carburant à l’ensemble des Réunionnais « avec la mobilisation des recettes de l’octroi de mer régional et communal pour permettre une baisse de 5 centimes à la pompe dès le 1er mars ». Le  28 février, il proposera à la Commission permanente d’adopter cette mesure.

« Je demande solennellement aux 24 communes bénéficiaires de l’octroi de mer de participer à cet effort de solidarité collective et permettre ainsi une application jusqu’au 31 décembre », a expliqué Didier Robert. «Il est bien entendu que l’enveloppe consacrée au FIRT ne sera pas affectée car il s’agit de 125 millions d’euros dévolus aux chantiers routiers sur toute l’île », a-t-il ajouté

« Par ailleurs, j''appelle à la mobilisation des autres partenaires. Cette proposition devant impérativement être assortie d’une participation forte des importateurs et de la SRPP (Ndlr : Société réunionnaise de produits pétroliers) », a encore dit le président de la région.

L’autre mesure proposée par Didier Robert : la création avec l’Etat et les collectivités locales d’une unité de stockage en concurrence à la SRPP. « La question du monopole se pose dans se secteur, comme elle s''est posée par le passé, dans l''aérien par exemple. Je suis ainsi prêt à affecter une part des investissements publics à ce projet. Enfin, il faut une table ronde avec l''ensemble des importateurs et distributeurs du secteur de l''alimentaire », a affirmé le président du Conseil régional. Il a aussi lancé « un appel au calme, à la raison, à la responsabilité ».

« La violence n''a jamais permis d''apporter des solutions aux difficultés. La situation est difficile pour beaucoup de Réunionnais, c''est une réalité et l''un des raisons pour laquelle nous essayons de mieux accompagner les familles depuis 2010 », a-t-il conclu. Un appel au calme lancé également par Michel Lalande, préfet de la Réunion, Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, Gilbert Annette, maire de Saint-Denis et Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers, lors de cette conférence commune tenue en fin de journée.

Source : Zinfos973.com et AFP