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La Réunion: un minimum de soin recommandé pour la santé mentale

22 mars 2013, 11:49

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La Réunion: un minimum de soin recommandé pour la santé mentale

Manque d’infrastructures, déficit de moyens humains et financiers. La Réunion est très mal lotie. Les professionnels du secteur attendent des efforts de l’État.

 

Retraité au bord de la dépression, salarié en proie au «burn out», adolescent en souffrance, enfant atteint d’autisme ou de schizophrénie...Personne n’est à l’abri d’un «pétage de plomb» ou d’une maladie mentale à La Réunion. En 2012, 15 000 Réunionnais ont été hospitalisés dans un établissement public spécialisé.
 

Et selon une enquête épidémiologique départementale, près de 150 000 personnes sont potentiellement concernées par des pathologies psychiques ou psychiatriques.
 

Problème: l’offre de soins est loin, très loin, de répondre à la demande. Les professionnels du secteur profitent de la semaine d’information pour rappeler ce constat récurrent. «Non, en matière de santé mentale, les patients réunionnais ne sont pas égaux dans l’accès aux soins. Il y a une énorme distorsion entre la réalité du terrain et nos moyens, notamment dans le Sud», souligne le psychiatre Laurent Denizot, chef du pôle santé mentale du CHU Sud.
 

Les chiffres sont éloquents: en soin psychiatrique, notre département dispose de 349 lits d’hospitalisation complète.
 

C’est 24 % de moins par rapport à la moyenne nationale. Le déficit touche aussi l’offre d’extrahospitalière. Comptez trois à cinq ans d’attente pour une place dans un établissement médico-social spécialisé (Esat, FAO, IME, etc). «Nous sommes l’une des régions françaises les moins bien dotées», résume Laurent Denizot.
 

Les budgets sont au diapason: 80 millions pour l’EPSMR, qui gère six unités de soins dans l’Ouest et le Sud et 20 millions pour le service psychiatrie du GHSR. «Depuis cinq ans, on n’a pas reçu un centime ni recruté du personnel supplémentaire pour assurer nos missions», déplore le docteur Denizot.
 

Contrairement aux hôpitaux généraux, le secteur de la santé mentale est financé sur la base d’une dotation globale fixée par les autorités de tutelle (ARS et ministère de la santé). En l’occurrence, les dotations 2013 seront équivalentes à celles de 2012. «Insuffisant», regrette Patrick Gras, directeur de l’EPSMR.