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La Réunion toujours en pénurie de médecins

2 juin 2011, 00:00

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La Réunion toujours en pénurie de médecins

L’agence régionale de santé vient de révéler la situation démographique médicale de la Réunion. Malgré un léger rattrapage, les données montrent que l’île souffre toujours d’un déficit de professionnels de santé, notamment de spécialistes, et une forte disparité régionale.

Dans un rapport publié mercredi, l’agence régionale de santé (ARS) dresse un état des lieux de la démographie médicale dans l’île. « Un panorama qui montre une nouvelle fois les carences de notre département en matière de professions de santé », écrit notre confrère du Journal de l’île de la Réunion (JIR) ce jeudi 2 juin.

Au 1er janvier 2011, la Réunion comptait ainsi 10 301 personnes exerçant une activité médicale et 735 remplaçants. Les infirmiers sont toujours les plus représentés (5 351), devant les médecins généralistes (1 154) et les masseurs-kinésithérapeutes (1 027). Les données les plus alarmantes concernent les médecins spécialistes, même si leur nombre (944) a crû de 3 % en un an, car la population augmente rapidement.

 Comparée à la métropole (France,  172 médecins spécialistes pour 100 000 habitants), la  densité médicale paraît inquiétante (117) à la Réunion. D’autant plus au regard d’une population qui souffre d’une surreprésentation de nombreuses maladies (diabète, hypertension, asthme, obésité, pathologies cardio-vasculaires…).

La répartition géographique de cette profession est également inadaptée, avec un gros déficit sur le sud-est de l’île et les écarts. Certaines villes se trouvent carrément dépourvues de spécialistes, comme Sainte-Rose, Saint-Philippe, Petite-Île, la Plaine-des-Palmistes, Salazie, Cilaos, l’Entre-Deux et Trois Bassins. On notera également que la profession est vieillissante (68 % ont plus de 45 ans) et la moins féminisée des métiers de la santé.

La situation n’est guère plus rassurante en ce qui concerne les médecins généralistes. Au nombre de 1 154 (dont 71 % de libéraux), les effectifs ont augmenté de 6,7 % mais restent en deçà du territoire hexagonal : une densité de 143 pour 100 000 habitants contre 162 pour la métropole (France).

Mais il y a des professions, où les effectifs réussissent à progresser rapidement, à l’instar des psychologues (+17 %), des ergothérapeutes (+17 %) et des psychomotriciens (+14 %). “Les psychologues comptent une part importante de professionnels de 55 ans et plus. La relève est assurée par une forte proportion de moins de 35 ans (31 %) et une augmentation régulière des effectifs”, souligne l’ARS. En revanche, les opticiens lunetiers, les ergothérapeutes, les orthophonistes, les masseurs-kinésithérapeutes sont en moyenne assez jeunes.

Ce problème de densité médicale est récurrent, mais il tend à se résorber d’années en années. Des mesures incitatives comme la surrémunération ont déjà été mises en place. Mais ce seront sans doute la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU), l’ouverture de nouvelles années à la faculté de médecine de la Réunion ainsi que le rehaussement du numerus clausus qui attireront ou feront rester les médecins dans l’île.

Aussi, cet état des lieux constitue un outil d’aide à la décision pour l’ARS-OI, notamment dans le cadre de l’élaboration du Projet Régional de Santé, tiennent à faire savoir les autorités sanitaires réunionnaises.

(Le Journal de l’île de la Réunion, 2 juin 2011.)