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La Réunion-Requin : Quel impact sur le tourisme et les activités nautiques ?

14 août 2012, 00:00

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La Réunion-Requin : Quel impact sur le tourisme et les activités nautiques ?

Les attaques de requins et l’image d’île aux squales tueurs véhiculée en France métropolitaine et ailleurs ont forcément un impact sur le tourisme et les activités nautiques.

 

L’an dernier déjà, ces secteurs faisaient grise mine et annonçaient des pertes sur leurs chiffres d’affaires d’entre 30 % à 50 %. Les commerçants postés le long de la plage des Roches noires et de Boucan, où flottait le drapeau rouge, étaient au fond du gouffre. Le surf était mis à mal.Malgré tout, la fréquentation réelle sur toute l’île avait été record l’an dernier avec un bond de plus de 12 % par rapport à 2010. Cette année, avec encore des attaques de requins, assène un nouveau coup de bambou sur ces professionnels.

 

Ludovic Villedieu, tout comme d’autres professionnels du surf, estime d’ailleurs aujourd’hui que "la pratique est morte à La Réunion, elle risque de ne jamais se relever".

Ce n’est pas la seule activité nautique à pâtir de la situation. Olivier Del Vecchio, patron du Grand bleu à Saint-Gilles, estime : "Pour ce qui est des sorties bateaux, l’impact ne se ressent pas trop pour l’instant même s’il y a régulièrement des annulations pour les sorties avec baignade. Mais, en pleine saison des baleines qui est loin d’être à la hauteur des années précédentes, il est encore trop tôt pour dresser le bilan".

 

"Les décideurs doivent prendre des mesures"

 

Également président de la commission mer du Sypral, il avance par ailleurs : "Pour le surf, c’est la catastrophe. La profession est en berne. Les clubs de plongée, eux, subissent des annulations et une baisse de leur chiffre d’affaires de 30 %".

 

Philippe Doki-Thonon, qui possède un club de plongée, a le même constat : "Même s’il est avéré que les plongeurs ne se font pas attaquer, les annulations de baptêmes se multiplient tous les jours. Je comprends toutefois ce genre de réaction".

 

En reprenant sa casquette de président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, il analyse : "Cette crise requin n’est bonne pour personne. L’impact est forcément négatif ainsi que la médiatisation qui en est faite. Il faut réagir, on attend des mesures concrètes de la part des décideurs. En Australie, ils n’hésitent pas par exemple à mettre des filets anti-requins".

 

Il ajoute : "Les touristes, qui décident de leur destination de plus en plus à la dernière minute, sont extrêmement sensibles aux problèmes d’actualité. Il zappe de plus en plus. L’IRT doit poursuivre ses efforts pour remonter la pente".

 

Il n’avance aucun chiffre des pertes estimées, mais note : "L’an dernier, les professionnels de Boucan et des Roches noires ont bu la tasse, mais ceux de l’Ermitage ou de la Saline ont bénéficié d’un afflux plus important de clients…" Reste que, la crise requin perdure depuis un an et demi et s’est même étendue le long du littoral ouest. L’impact risque donc d’être plus important cette fois-ci.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion.