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La Réunion-Recyclage : Les tonnages en hausse

6 mai 2012, 00:00

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La Réunion-Recyclage : Les tonnages en hausse

Les tonnages de piles, lampes, déchets d’équipements électriques et électroniques, batteries et pneus mis au rebut et qui sont recyclés ont globalement progressé. Bilan filière par filière.(Photo : Le plomb, qui compose 95 % d’une batterie, se négocie désormais à 500 euros. )


Basé sur le principe du pollueur-payeur, le dispositif de responsabilité élargie du producteur (REP) s’applique à la grande majorité de nos déchets, écrit le quotidien Le Journal de l’île de la Réunion. Dans l’île, le syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion (SICR) en lien avec l’Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe) chapeaute cinq filières REP. Et le bilan 2011 est "satisfaisant" selon Christiane Albert, déléguée générale du syndicat. Les tonnages sont globalement à la hausse.

Forte progression de la filière D3E

La filière D3E (déchets d’équipements électroniques et électriques) affiche la plus forte progression. Le volume collecté passe de 2 741 tonnes à 4 609 t. "L’objectif fixé par l’Ademe pour cette filière qui était de 5 kg/hab/an est plus qu’atteint", souligne Sandrine Sinapayel, chargée de mission au SICR, avec 5,76 kg/hab/an. Il dépasse même la déclaration des importateurs pour l’année. Rien d’étonnant vu le reliquat des précédentes années. Ce bon score découle d’ailleurs en partie de "l’interdiction de l’enfouissement des D3E entrée en vigueur début 2011".

Concernant les lampes, la hausse est également au rendez-vous (+ 35 %). On ignore ici le gisement exact, mais le volume collecté est passé de plus de 9 tonnes à 12,65 t. Les lampes à tubes restent prépondérantes car "moins faciles à mettre directement dans la poubelle". Le tout est broyé par Stardis afin de séparer les poudres fluorescentes contenant du mercure des brisures de verre. Un pré-traitement local qui permet de réduire les volumes expédiés en métropole.

La filière piles reste dans cette même tendance à la hausse en 2011 (+ 40 %). 55 t ont été récupérées contre 39,4 t en 2010. Il existe encore d’énormes marges de progression dans ce secteur. Seulement 20 % du gisement total (mises sur le marché de l’année) sont collectés.

Côté pneus, gérés par l’association locale AVPUR, c’est la stabilité. Avec 3 800 t, les tonnages collectés ne représentent pourtant en 2011 que "56 % des mises sur le marché", signale Éric Boyer, le directeur d’activités. Il poursuit : "Au cours de nos huit ans d’existence, la moyenne est 67 %". On parle là uniquement des volumes déclarés par les importateurs soit 4500, dont 65 % proviennent des adhérents de l’AVPUR.

Le plomb flambe, les batteries disparaissent

Et même si certains importateurs s’acquittent de leurs obligations de traitement par ailleurs, les douanes, elles, évoquent un volume global de 6 800 t de pneus mis sur le marché en 2011… Enfin, la filière dédiée aux batteries, gérée par l’ATBR localement, subit une légère baisse des volumes collectés. Ces derniers passent de 1926 t à 1 461 t. Éric Boyer, également représentant de l’ATBR, analyse : "En 2010, nous avions une forte augmentation puisqu’en 2009, il n’y avait pas eu d’exportation ni de collecte". Il n’empêche. "Le taux de collecte 2011, 75 % par rapport aux mises sur le marché, marque un léger recul par rapport à la moyenne des dix années d’existence de l’ATBR qui est de 79 %".

L’homme de l’ATBR, représentant près de 80 % des importations, met en cause "un trafic illégal vers certains pays de la zone et notamment Madagascar". Il ajoute : "Chaque nuit, des batteries disparaissent des points de collecte". Et pour cause. Le cours du plomb (95 % d’une batterie) a flambé. Il se négocie désormais à 500 euros la tonne. Une nouvelle donne qui a incité l’ATBR à supprimer l’écotaxe sur les batteries vendues à La Réunion, le coût de la collecte et de l’exportation (environ 1 million d’euros par an) étant couvert par la vente du plomb. Mais cette manne excite d’autres convoitises. Preuve que nos déchets sont devenus les nouveaux gisements de matières premières.