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La Réunion -réserve marine : "Le garde manger des requins"

13 octobre 2011, 00:00

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La Réunion -réserve marine : "Le garde manger des requins"

La Réserve naturelle marine de la Réunion doit lutter à contre courant. Elle doit aujourd''''hui s''interroger sur un dispositif qui semble pourtant faire ses preuves en terme de préservation de l''écosystème du lagon. En cause, les fameuses balises. dont l''effet de concentration des poissons.

Pris dans le flot des critiques quant aux balises en mer qui délimitent son territoire et dont l’effet DCP est incriminé, la Réserve naturelle marine de la Réunion reste très discrète sur le sujet. Elle ne souhaite pas réagir aux critiques qu’elle subit depuis la multiplication des attaques de requins en 2011. "Seules les études seront en mesure de confirmer ou d’infirmer les hypothèses avancées par les observateurs ou habitués de la mer", répond en substance la direction du groupement d’intérêt public.
 
Sous le feu des critiques : les balises de la Réserve donnent déjà des cheveux blancs à la structure. Avant que les requins ne viennent mettre en lumière le rôle qu’on leur prête, les fameuses balises ont surtout alimenté l’actualité ces dernières années par l’inconstance de leur fixation. En 2010, ce sont pas moins de 13 avaries sur ces flotteurs qui ont nécessité une maintenance, parfois risquée. Dans le pire des cas, celles-ci s''échouaient sur les récifs coralliens. Assurément pas le meilleur exemple de préservation de la vie récifale pour la structure qui sensibilise aussi sur le piétinement des coraux par les baigneurs et braconniers. Pour la défense de la Réserve, les balises commandées répondent difficilement aux contraintes océanographiques du littoral réunionnais. Leur maintenance est donc particulièrement difficile.
 
La Réserve victime de son succès ?
 
"Dans quel pays on installe une réserve marine à proximité d’activités de plages ?", demande ironiquement Albert Puylaurent, originaire de Villèle. "Maintenant, des requins rentrent dans le Port (celui de Saint-Gilles, ndlr)", selon ses dires. Un témoignage non scientifique certes, mais qui se retrouve dans la majorité des discours des professionnels de la mer ces dernières semaines. "Il y a trois mois, j’ai sauvé une tortue qui était au bord de l’eau sur la plage des Brisants. La raison pour laquelle elle était là, c’est parce qu’elle sait qu’il y a des requins, elle est venue se protéger", avant de lâcher fataliste que "du cap La Houssaye à la pointe Trois-Bassins, c’est le garde-manger des requins".
 
Un avis qui mérite d’être vérifié. Si tel était le cas, cela accorderait finalement un certain crédit à la Réserve, justement constituée en 2007 pour recréer un écosystème littoral fortement dégradé sous la pression humaine du bord de mer. C’était oublier que le requin, en haut de la chaîne alimentaire, est lui aussi sans doute attiré par une faune marine qui se peuple à nouveau.
 
Le balisage de la Réserve naturelle comporte en tout 51 balises. 11 sont constituées de marques terrestres, 14 balises sont fixées au large, sur les platiers et dans les chenaux. Enfin, 26 balises sont flottantes.

(Source: Zinfos974)