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La Réunion-Photovoltaïque : La filière a-t-elle encore un avenir économique ?
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La Réunion-Photovoltaïque : La filière a-t-elle encore un avenir économique ?
La Réunion doit-elle dès maintenant s’habituer à parler de l’industrie photovoltaïque au passé ? La question peut paraître surprenante dans le contexte énergétique actuel. Et pourtant, à l’échelle nationale (France et ses territoires/départements d’outremer), le gouvernement croit de moins en moins en la pérennité de la filière. Le pré-rapport publié au début du mois par la commission Baroin épinglait déjà la rentabilité du secteur.
Le document définitif remis mercredi dernier au ministre du Budget et à sa collègue de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, n’offre guère de perspectives nouvelles aux opérateurs. Si les auteurs du rapport admettent que le photovoltaïque a boosté la stratégie d’autonomie énergétique des territoires ultramarins, ils considèrent, en revanche, que la production d’électricité demeure très faible comparée aux capacités installées.
Au 31 mars 2011, 3 134 installations étaient recensées dans les départements et collectivités d’outre-mer (y compris la Réunion) , ce qui représentait 8,6% de la puissance installée totale. "Le photovoltaïque est l’énergie renouvelable la plus coûteuse compte tenu de sa faible production (...). Les coûts d’investissement par kilowatt sont élevés (...) et l’énergie produite par les installations ne peut satisfaire que 5 à 7% des besoins de consommation", peut-on lire dans les conclusions.
Des  propositions pour accompagner la filière
Malgré une instruction à charge du dossier, la commission Baroin formule dix propositions pour accompagner "de façon raisonnée" le développement des énergies renouvelables. Celle relative aux appels d’offres retiendra sans doute l’attention des opérateurs. Dans le cadre du plan des énergies renouvelables, le gouvernement a lancé, en effet, une vaste consultation portant sur la construction d’au moins une centrale solaire au sol dans chaque région française.
Estimé à 1,5 milliard d’euros sur trois ans, l’investissement concerne l’ensemble du territoire. Les projets retenus pourront bénéficier d’un tarif préférentiel d’achat de l’électricité pendant une durée de 20 ans. Dans ce cadre, la commission Baroin propose que les lots réservés à l’Outre-mer, et jusqu’ici limités aux centrales solaires, soient élargies aux installations sur toitures ou sur bâtiments. A moyen terme les experts préconisent enfin une accélération des expérimentations portant sur le stockage et l’autoconsommation des ménages, seul moyen selon les rédacteurs du document de s’affranchir du seuil de 30% d’insertion des énergies renouvelables intermittentes dans le réseau.
 L’étude transmise la semaine dernière au gouvernement a vocation à nourrir les débats lors de l’examen de la prochaine loi de finances fin septembre, début octobre. Certaines propositions exigeant des expertises techniques approfondies, la commission se déclare prête à poursuivre ses travaux dès que des éléments d’information nouveaux seront disponibles. Pas sûr que les entreprises réunionnaises de photovoltaïque goûtent encore très longtemps cet exercice de démolition de la filière.
(Source : Le Journal de l’île de la Réunion)
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