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La Réunion : les agriculteurs sont à sec, alors ils crient à l’aide

7 juin 2011, 00:00

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Les exploitants agricoles de la CGPER ont manifesté lundi à Saint-Denis et porté leurs revendications à la préfecture dont le non-versement des indemnités sécheresse.

“Vive le CGPER ! Nou veut partaz les 37 millions ! Vive la CGPER”. C’est avec cette revendication que la Confédération générale des planteurs et des éleveurs de la Réunion (CGPER), a lancé une marche lundi en direction de la préfecture. Les manifestants étaient  au moins 500 selon les syndicalistes.

 Jean-Yves Minatchy, président de la chambre d’agriculture, est allé déposer une motion dans les mains du directeur du cabinet du préfet. Il  a d’abord voulu rappeler à l’Etat son engagement d’indemniser maraîchers et planteurs victimes de la sécheresse. Entre 750 et 800 dossiers sont en souffrance à la DAF. La ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard avait pourtant promis que l’enveloppe de 14 millions d’euros pourrait être décachetée en mars. L’administration bloque la distribution parce que certains dossiers sont incomplets.

Il semble d’ores et déjà acquis que les planteurs devront attendre la fin de saison pour savoir quel sera le montant de leurs indemnités. En revanche, les maraîchers sont déjà dans le rouge. Jean-Bernard Gonthier est un fruitier de Petite-Ile : “Chez nous, comme à Saint-Joseph, c’est la catastrophe, les vergers sont en train de crever ! Sur ma récolte d’agrumes, je vais perdre près de 15 000 euros. La sécheresse nous a amené aussi un nouveau champignon. On attend ces aides qui sont calculées sur la moyenne de nos rendements au cours des cinq dernières années”.

Autre sujet sensible : la répartition d’un magot de 37 millions d’euros versés par l’Europe sous forme d’exonérations, entre les planteurs, les usiniers et les distilleries. Selon le leader de la manifestation, les négociations n’ont toujours pas commencé alors que le début de la campagne sucrière approche. “Ni les membres de la commission mixte d’usine, ni les membres de la commission paritaire”, déplore Jean-Yves Minatchy. A cette manne financière s’ajoute la possibilité d’obtenir “une bonification” de 3 euros par tonne de canne, voire de 5 euros lorsque le seuil des 190 000 tonnes est dépassé.

En tout état de cause, les manifestants revendiquent un prix plancher à 35 euros la tonne de canne qui ne devrait pas être contesté. Dernière doléance évoquée : la représentativité des syndicats agricoles dans les différents organismes (CAF, CGSS, SAFER) en fonction des résultats des élections professionnelles. Voilà deux ans, lors du Conseil interministériel de l’outre-mer (CIOM), le président Sarkozy avait assuré que le poids du syndicat agricole serait pris en compte.

La CGPER et ses 70% obtenus lors des dernières élections à la chambre d’agriculture est “toujours mal représentée”, selon M. Minatchy. Après une heure d’entretien en préfecture, le défenseur des planteurs a jugé avoir été “écouté et entendu”. Des avancées concrètes sont attendues le 14 juin, jour de la prochaine réunion de la commission paritaire.

Le Journal de l’île de la Réunion, 7 juin 2011.