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La Réunion : le spectre des coupures d’électricité ressurgit

8 février 2011, 00:00

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Les représentants de la CGT Energie Outre-mer sont ressortis déçus et en colère du tour de table organisé lundi à Paris, en présence d’un représentant du  ministère de l’Industrie. Les salariés grévistes restent mobilisés et menacent de durcir le mouvement.

Les syndicats de la CGT Energie sont sortis déçus lundi après- midi de la réunion à Paris sur les majorations de salaires dans les départements d’Outre-mer. Ils ont rencontré la direction de la Séchilienne-Sidec pour la Réunion, celle de la CDE pour les Antilles, et Mme Catherine Auffret, représentante du ministère de l’Industrie.

 La représentante du ministère de l’Industrie leur a annoncé la position du gouvernement sur le point de litige entre directions et syndicats, à savoir l’interprétation du fameux article 14 paragraphe 6. Selon l’analyse juridique de Mme Auffret, “les indemnités coloniales ont été abrogées en 1948 par la mise en place d’un décret fixant les majorations de salaires à 25% pour les agents statutaires des Dom”. Le ministère s’en remet néanmoins au jugement du Conseil d’Etat qui a été saisi et qui doit statuer sur cette question de droit.

Après deux heures de réunion, les syndicats n’ont pas été satisfaits par cette annonce. “Nous sommes très déçus car nous ne nous attendions pas forcément à ce que le Ministère aille totalement dans le sens de EDF SA ou de la Séchilienne Sidec. Ce déplacement n’aura servi à rien”, a déploré Joël Didat, délégué syndical de la centrale thermique de Bois-Rouge. Pour les syndicats “il ne s’agit pas d’une décision politique neutre. Le Ministère a jeté de l’huile sur le feu”. Reste encore à connaître la décision du Conseil d’Etat. Mais sur ce point, la confiance fait de plus en plus place à l’inquiétude.

“Nous ne savons pas à ce jour si la requête au Conseil d’Etat est recevable”, explique Joël Sidat. Les syndicats réunionnais attendraient toujours un complément d’écriture de la part des avocats de la Séchilienne Sidec à ce sujet.

Pour l’heure, les représentants syndicaux réunionnais ont indiqué qu’une assemblée générale sera organisée dès  leur retour dans l’île. Le but de cette assemblée sera de décider de la suite à donner au préavis de grève toujours en cours. Ils n’excluent pas de durcir à nouveau leurs actions. “Nous sommes toujours aussi motivés. Les grévistes décideront en assemblée, mais on peut s’attendre à ce que nous menions des actions plus dures”. Sans le dire, Joël Sidat fait inévitablement référence à un mouvement de grève qui pourrait conduire à de nouvelles coupures d’électricité.
 
Le Journal de l’Ile de La Réunion, mardi 8 février