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La Réunion : la cocaïne venait de Colombie

17 février 2011, 00:00

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La Réunion : la cocaïne venait de Colombie

De l’Amérique latine à la Réunion en passant par la Martinique et la métropole (France). Voici le long périple emprunté par la cocaïne qui était vendue à La Réunion par le dénommé Aladin Dif (photo) et ses amis.

Une analyse a montré que la poudre ne pouvait provenir que du Venezuela et de Colombie. Pour ses affaires, Dif aurait aussi pu bénéficier de l’aide de proches qui, depuis, ont été condamnés par la cour d’assises de la Martinique.

Nouvel élément dans l’affaire de trafic de cocaïne entre la France et la Réunion. Il apparaît désormais que l’importation de poudre blanche n’avait rien d’artisanal et pourrait désormais prendre une tournure internationale. Car les analyses toxicologiques pratiquées sur la cocaïne ont donné de précieuses indications sur l’origine de la marchandise. Les premiers éléments révèlent que le produit serait particulièrement pur, “très certainement en provenance d’Amérique Latine, de Colombie ou du Venezuela”. Une pureté altérée par l’adjonction de différentes substances avant la revente à la Réunion, histoire de gonfler le volume de la marchandise et donc de gagner plus. La blanche était notamment coupée avec du lactose, de la lessive et du glutamate. Il est aussi établi que la drogue était ramenée de métropole vers Gillot par des mules (des personnes chargées de transporter la drogue) de manière très régulière, presque deux fois par mois.

TRANSIT PAR LA MARTINIQUE

D’autres éléments alertent aussi les enquêteurs. Si les principaux responsables du réseau semblaient aller s’approvisionner en métropole (France) et plus particulièrement dans la banlieue nord de Paris d’où ils sont originaires, on peut s’interroger sur le chemin pris par la drogue pour arriver en Europe.

En effet, l’un des parents d’Aladin Dif, un de ses beaux-frères, a été dernièrement condamné par la cour d’assises de Fort-de-France, en Martinique, pour trafic de stupéfiants en bande organisée. “Nous nous trouvons peut-être devant un trafic international de cocaïne de grande ampleur en provenance de Colombie et du Venezuela”, note le juge des libertés et de la détention qui, mercredi, a renouvelé le maintien en détention d’Aladin Dif et d’Issa Diakité, son bras droit et ami d’enfance.

Questionné lors de ses auditions sur ses rapports avec son beau-frère, Aladin Dif n’a jamais réellement répondu, semblant d’abord embarrassé par le sujet avant de purement et simplement refuser de s’expliquer sur ses liens avec lui. Cette réticence à évoquer le sujet intrigue les enquêteurs.

Me Marie Briot, avocate d’Aladin Dif, verra dans l’hypothèse d’un trafic international un nouveau fantasme. Devant le juge des libertés et de la détention, elle a affirmé : “Je suis heureuse qu’il y ait des investigations car cela permettra d’arrêter les fantasmes. Il n’y a pas des kilos de drogue mais quelques grammes”. Le réseau n’a certes pas encore été baptisé le cartel de la Réunion.

Le Journal de l’île de la Réunion, 17 février 2011