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La Réunion : l’artisanat se porte bien malgré la crise

22 juin 2011, 00:00

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La Réunion : l’artisanat se porte bien malgré la crise

Dans un contexte marqué par la crise, l’artisanat tire son épingle du jeu. Près de 900 emplois nets ont été créés dans ce secteur l’an dernier.

Les progressions les plus remarquables sont à mettre à l’actif des secteurs de  l’alimentation (plus 5,4%), et des services (plus 2,8%), pour lesquels on observe une croissance effrénée dans les domaines de la petite restauration des plats à emporter, de la réparation automobile, et de la beauté (coiffure et esthétique)”, note Nadjib Vali, responsable de l’Observatoire Economique de l’Artisanat (OEA). Des évolutions que le président Bernard Picardo qualifie d’encourageantes.

À l’opposé, c’est plutôt la stagnation qui prévaut dans le bâtiment (plus 0,3%), et la production (plus 1,5%), ainsi que dans le bois. L’OEA assiste également à une reprise des immatriculations : 2055 (23% d’auto-entrepreneurs) contre 1 489 en 2009. Les évolutions, tant en termes de créations d’entreprises que d’emplois, peuvent, selon Nadjib Vali, être interprétées comme une conséquence des tensions observées sur le marché du travail.

 “Nombre d’anciens salariés en fin de contrat ou licenciés se sont résolus à créer leur propre affaire…”. Il y a eu 1 165 radiations en 2010 contre 1 414 en 2009. “Le recul constaté est à mettre en lien avec les mesures de clémence -sursis à poursuite, conclusion de plan d’apurement- dont a fait preuve l’administration au regard des obligations fiscales et sociales des entreprises”.

Investissements en baisse
Autre constat : dans les CFA (Centres de formation d’apprentis), il y a un tassement des effectifs au-dessus de la barre des 2 000 apprentis. 2 111 apprentis ont été dénombrés en 2010 dans les cinq centres de formation contre 2 180 en 2009, 2 395 en 2008 et 2 504 en 2007. L’an dernier, des tensions sur les trésoreries et le resserrement des conditions d’accès au crédit ont freiné les artisans, en matière d’investissements.

Seuls 11% des artisans ont mis en œuvre un programme de modernisation de leur outil de travail au cours de ces douze derniers mois contre 20% l’année précédente”. La valeur moyenne des investissements passe de 37500 euros en 2009 à 24 000 euros en 2010. “Un triste record”, déplore Nadjib Vali.

L’avenir ne s’annonce pas réjouissant. Interrogés sur leurs perspectives pour les douze mois à venir, les artisans faisaient preuve de prudence au début de l’enquête en 2010, quant à leurs intentions d’embauche, “tant il est vrai qu’aujourd’hui, les conditions d’une reprise durable ne sont pas encore totalement réunies”. Bernard Picardo garde donc l’œil sur “ les menaces sur les niches fiscales et la réforme de la défiscalisation outre-mer », synonymes d’incertitudes pour l’avenir.

Photo : L’heure est à la satisfaction à la Chambre de métiers.
Source : Le Journal de l’île de l’Océan Indien 22 juin 2011.