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La Réunion : Invasion record de moustiques

4 mars 2011, 00:00

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La Réunion : Invasion record de moustiques

Un niveau record de densité de moustiques a été atteint au mois de février dans l’île. L’alternance des fortes pluies et des vagues de chaleur ont formé un cocktail explosif, notamment à Saint-Denis.

La prudence est de mise alors que des cas de chikungunya sont suspectés dans la zone océan Indien, écrit notre confrère du Journal de l’île de la Réunion dans son édition de ce vendredi 4 mars.

Les relevés effectués par le service de lutte anti-vectorielle sur le mois de février dépassent toutes les mesures précédemment réalisées. “On a atteint des niveaux incroyables, constate avec amertume Jean-Sébastien Dehecq, entomologiste à l’agence de santé de l’océan Indien (ARS-OI). On n’a jamais eu autant de moustiques.”

Les relevés les plus inquiétants concernent Saint-Denis, et tout particulièrement le Bas-de-la-Rivière. Au niveau de l’embouchure, l’indice de Breteau (nombre de récipients contenant des larves de moustiques pour 100 maisons) a atteint le chiffre consternant de 300 - sachant que le seuil d’alerte se situe à 25 - et 55 % des maisons étaient infestées de larves de moustiques. (…)La situation est aussi critique à Sainte-Marie ou encore à  Sainte-Suzanne où une maison sur deux est infestée.

Cette situation des plus  inquiétantes est évidemment le fruit de conditions météorologiques très propices, la vague de chaleur ayant succédé aux fortes pluies de la fin du mois de janvier. Les appels au numéro vert  des services de lutte anti-vectorielle ont triplé dans le même temps, conduisant les agents à intervenir à 284 reprises au domicile des Réunionnais afin de procéder à des démoustications. Les agents de lutte anti-vectorielle ont par ailleurs mené des prospections dans près de 5 400 maisons et 9 700 nids de moustiques ont été retrouvés et détruits.

Contrairement aux idées reçues, les températures très élevées ne plaisent pas à l’aedes albopictus car “si l’eau des gîtes dépasse les 30 °C, une partie des larves meurent”, rappelle l’entomologiste. C’est pourquoi le moustique tigre s’est réfugié massivement dans les Hauts ces derniers jours.

RISQUE D’ÉPIDÉMIE

“Il faut que les gens fassent très attention sinon la sanction ne se fera pas attendre, prévient l’entomologiste. Il y a beaucoup de choses qui traînent dans les cours qui mériteraient d’être rangées afin de ne pas créer de gîtes larvaires.” La prudence est d’autant plus de mise que certains des virus véhiculés par le moustique tigre se rapprochent des côtes réunionnaises. D’après la cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) océan Indien, “moins de dix cas suspects” de chikungunya sont actuellement en cours d’investigation aux Seychelles. On sait aussi qu’une épidémie de dengue sévit actuellement en Australie. “Ça peut flamber très vite car la pression des moustiques est extraordinaire”, met en garde Jean-Sébastien Dehecq.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 4 mars 2011