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La Réunion est-elle “assistée” ?

18 avril 2011, 00:00

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La Réunion est-elle “assistée” ?

Notre confrère du Journal de l’île de la Réunion revient sur cette question ce lundi 18 avril, et publie les réponses des politiques qui, dans l’ensemble, récusent catégoriquement le terme “d’assistanat” employé la semaine dernière par Navin Rangoolam. Et parlent plutôt de “solidarité nationale”. Extraits.

Didier Robert, président (UMP) de la Région :  « Les Réunionnais ont choisi le statut de département français. Ce dont nous bénéficions aujourd’hui tant en matière de prestations sociale ou d’aides économiques ne relèvent donc pas de l’assistanat mais de la solidarité nationale. Je récuse de manière forte le terme d’assistanat parce qu’il ne correspond aucunement à notre réalité sociale, économique et politique. Les Réunionnais, dans l’ensemble, sont fortement attachés à ce statut de Réunion département français. La majorité des Réunionnais veulent travailler ».

Nassimah Dindar, présidente du conseil général : "Nous sommes au sein de la République française et les Réunionnais comme tous les autres citoyens peuvent prétendre aux mêmes droits et devoirs. L’égalité sociale a été obtenue ici, fixant les mêmes allocations qu’au niveau de la métropole(France). En quoi le Réunionnais devrait-il "s’excuser" de toucher le RMI ? (…) Non seulement il ne s’est pas contenté de seulement recevoir, mais a aussi apporté à son pays, à lui-même et à tous ses concitoyens une part de la construction de notre avenir commun ».

Paul Vergès, conseiller régional de l’Alliance (PCR) : «  (…)  Il a fallu 50 ans de luttes ( à la Réunion) pour obtenir l’égalité des droits sociaux (Smic, sécurité sociale, etc).(…) Cette fausse perception ( Ndlr : celle d’un peuple assisté) ne disparaitra des esprits que lorsque La Réunion sera véritablement développée, quand le rattrapage économique et social sera entièrement accompli et que les Réunionnais auront accès aux responsabilités leur permettant réellement d’orienter leur développement et d’assumer ainsi leur situation. (…)  l’absence de responsabilité nourrit logiquement le sentiment d’être assisté et alimente le mépris hérité du régime colonial qui refuse aux habitants des départements d’outre-mer leur qualité de citoyens à part entière ».

Jean-Paul Virapoullé, sénateur de droite : "Ces propos tenus récemment par Navin Rangoolam sont particulièrement injustes et peuvent être facilement retournés contre celui qui les a tenus. (…) la France et l’Europe n’ont pas seulement accordé des transferts financiers à l’outre-mer (Ndlr : dont la Réunion), mais en ont également beaucoup accordé aux pays ACP depuis la Convention de Lomé en 1975. L’île Maurice qui est un pays ACP a beaucoup profité des préférences tarifaires donnant accès aux marchés européens ainsi que des fonds spéciaux destinés à garantir la stabilité des prix à l’achat pour les produits agricoles notamment. Le plus assisté des deux îles (La Réunion et Maurice) n’est peut-être pas celle que l’on désigne habituellement ».

Gilbert Annette, 1er secrétaire fédéral du PS : "La Réunion est un département français et il appartient à l’Europe. Elle bénéficie de par son statut politique de la solidarité nationale et européenne. Le terme "assisté" revêt selon moi une connotation péjorative, négative. En quoi, la Réunion serait-elle un département assisté ? En tant que région française et européenne, elle est régie par un ensemble de règles économiques. La Réunion comme d’autres départements français ou régions européennes qui connaissent des difficultés, notamment en raison de son insularité, bénéficie d’un système social et de fonds structurels pour lui permettent d’être compétitifs. (…)Dire qu’elle est assistée relève d’une approche mal fondée, erronée. La Réunion n’est pas assistée".

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 18 avril 2011. )