Mathieu Schiller, champion de bodyboarder, a succombé à une attaque de requin, lundi après-midi, sur le spot de Boucan-Canot. La communauté des surfeurs est sous le choc après ce nouveau drame.

Une nouvelle attaque de requin s’est produite lundi sur les côtes de la Réunion. La quatrième depuis le début de l’année dans la zone balnéaire, la deuxième mortelle sur le spot de Boucan-Canot, plage la plus touristique de l’île. La victime, Mathieu Schiller, 32 ans, était une figure bien connue du milieu du surf. Champion de bodyboarder, ancien MNS, éducateur, il laisse un grand vide au sein de la communauté des riders.

Le drame s’est produit peu avant 15h. Le drapeau rouge est hissé en raison de la houle. Ils sont sept à profiter de la “droite” de Boucan-Canot, face au poste MNS. Une vague type “shorebreak”, réservée aux pratiquants aguerris, qui casse à 20 mètres du rivage. C’est dans cette zone que l’attaque survient. Alertés par des cris, deux surfeurs portent secours, à leur camarade blessé à la jambe. Ils parviennent à ramener son corps sur la planche. Mais d’après des témoignages, une nouvelle charge du squale les contraint à lâcher prise.

Les secours sont alertés. Un important dispositif de recherche est mobilisé pour retrouver la corps de la victime : Zodiac, jet-ski et hélicoptère patrouillent la zone durant près de trois heures. En vain. Très vite, la triste nouvelle circule. Une grosse affluence se forme sur l’esplanade de Boucan. Les proches de Mathieu Schiller arrivent en masse. Sous le choc, incrédules. Ses amis MNS sont effondrés. Certains ne peuvent retenir leur colère et s’en prennent aux élus de Saint-Paul présents sur place. Vers 18h30, les sapeurs-pompiers regagnent le rivage et rapportent que leur embarcation a été chargée par un requin bouledogue d’environ quatre mètres. A la demande des autorités, les recherches devaient se poursuivre durant la nuit avec notamment une patrouille terrestre menée par les gendarmes, pompiers et policiers municipaux.

Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après le lancement des premiers ateliers sur le risque requin. Elle plonge un peu plus l’île-sœur  dans la psychose et va certainement raviver le débat sur les raisons de ces attaques à répétition. Contrairement aux précédents accidents - survenus en fin de journée après des fortes pluies - les conditions n’étaient cette fois pas spécialement à risques. A Boucan-Canot, il est fréquent que les surfeurs - y compris les MNS - se jettent sur la droite de Boucan, même par drapeau rouge. Reste que la zone du drame interpelle, à seulement vingt mètres du rivage.

Photo : L’attaque s’est produite sur la droite de Boucan-Canot, à seulement vingt mètres du rivage.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 20 septembre 2011.