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La Réunion : de plus en plus de jeunes touchés par la pauvreté

9 novembre 2011, 00:00

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Le rapport annuel du Secours Catholique montre que “les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus touchés par la pauvreté”. À la Réunion, si la solidarité familiale continue à jouer, l’absence d’aide sociale multiplie les situations de précarité et accélère un phénomène d’exclusion.

Des milliers de jeunes Réunionnais sont au chômage. Tous n’ont pas la chance d’être aidés par leurs parents. Certains se retrouvent un jour à la rue. “Les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus touchés par la pauvreté “, souligne le Secours catholique dans son rapport annuel 2010 rendu public mardi. La pauvreté augmente. En métropole, près d’1,5 million de personnes ont bénéficié en 2010 de l’aide de l’association, dont 702 000 enfants. La Réunion n’échappe pas à ce phénomène. Germaine Bourdais, la déléguée départementale du Secours Catholique, rappelle que 5 678 foyers ont été soutenus par l’association l’an dernier pour des aides financières et des accompagnements d’un montant global de 50 000 euros. Il n’y a pas de profil type. Il s’agit aussi bien de personnes vivant de minima sociaux, que des jeunes filles-mères ou de salariés à bas revenus.

Hausse des demandes de l’aide alimentaire
Pour cette année 2011, déjà 82 000 euros d’aides ont été accordés. “On travaille sur l’aide à la personne mais on interpelle aussi les politiques. On doit aussi agir pour faire bouger les institutions”, souligne Germaine Bourdais qui a pris ses fonctions il y a deux petits mois. “Ce qui m’a frappé ici, c’est l’envie, l’engagement des bénévoles d’être solidaires des autres, la jeunesse et la générosité des Réunionnais”. Les équipes du Secours Catholique sont réparties sur toute l’île. “On va voir les familles, on les encadre, en lien avec le CCAS ou d’autres associations”.

Les familles où bon nombre de jeunes connaissent les affres du chômage. Autre constat dressé par le Secours Catholique : pour la première fois, la proportion de personnes ayant un niveau d’étude supérieur est plus importante que celle n’ayant pas dépassé le primaire. Cela démontre que “même le niveau d’étude supérieur ne met pas à l’abri de la pauvreté”, souligne Bernard Thibaud, son secrétaire général.

En dessous du seuil de la pauvreté
Les chiffres le montrent aussi : si les jeunes Réunionnais sont de plus en plus formés, le marché du travail n’arrive pas à tous les absorber, surtout en cette période de crise. Dans les statistiques du Pôle Emploi, près de 1900 jeunes de 18/26 ans ont un niveau Bac plus 2, plus 3, plus 4 et au-delà… Bernard Thibaud s’inquiète également de la hausse des demandes d’aide alimentaire : “cela confirme qu’après avoir payé les factures incompressibles, de nombreuses personnes n’ont plus de quoi se nourrir”.

Dans une étude sur les inégalités à La Réunion publiée cette année, l’INSEE montre qu’il y a trois fois plus de pauvres à la Réunion qu’en France. Ainsi, près de la moitié des Réunionnais (49%, dont 144 000 enfants) vivaient en 2008 toujours en dessous du seuil de la pauvreté (911 euros/mois). Travailler ne met pas toujours les familles à l’abri : 30% des personnes employées sont sous la barre.

 

Photo : Parmi des milliers de jeunes Réunionnais au chômage, tous n’ont pas la chance d’être aidés par leurs parents et certains se retrouvent un jour à la rue.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion.