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La réunion de Copenhague s''ouvre dans un certain optimisme

7 décembre 2009, 00:00

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La réunion de Copenhague s''ouvre dans un certain optimisme

La plus grande conférence internationale consacrée aux changements climatiques, qui réunit 15.000 participants de 192 pays, s''''est ouverte lundi à Copenhague.

Son enjeu planétaire est de trouver un nouveau traité, ou d''ouvrir la voie à un nouveau traité qui succédera au protocole de Kyoto - dont la première période d''engagement expire en 2012 -, afin d''éviter que le climat ne se réchauffe trop du fait d''une aggravation de l''effet de serre, ce qui aurait des conséquences catastrophiques.

Plusieurs dirigeants et organisations ont fait assaut de déclarations optimistes ces dernières heures, comme le secrétaire général de l''Onu, Ban Ki-moon, le Programme des Nations unies pour l''environnement (Pnue) et le Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays accueille la réunion.

"Le monde place ses espoirs en vous pendant un court laps de temps de l''histoire de l''humanité", a dit Rasmussen aux délégués, lors de la cérémonie d''ouverture de la conférence. "Un accord est à notre portée", a-t-il estimé.

Cent-dix chefs d''Etat et de gouvernement du monde entier prendront part à un sommet dans la phase finale de cette conférence, qui se terminera le 18 décembre.

La présence d''autant d''hommes d''Etat "reflète une mobilisation sans précédent de la volonté politique de lutter contre les changements climatiques. Elle représente une occasion formidable. Une occasion que le monde ne peut pas se permettre de rater", a ajouté le Premier ministre danois.

Les chefs d''Etat et de gouvernement n''avaient pas participé à la réunion des ministres de l''environnement en 1997, à Kyoto.

"La responsabilité ultime incombe aux citoyens du monde, qui, au bout du compte, subiraient les conséquences fatales d''une absence de décisions", a-t-il dit.

« Le compte à rebours est terminé »

De son côté, Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention-cadre de l''Onu sur le climat, a souligné que "le compte à rebours était terminé. Après deux années de négociations, le moment est venu de tenir parole."

Rajendra Pachauri, qui dirige le Giec (Groupe d''experts intergouvernemental sur le climat) depuis 2002, a rappelé que des décisions devaient être prises pour éviter de plus graves cyclones et autres canicules, inondations, de même que la fonte de l''inlandsis du Groenland, ce qui, si elle est totale, pourrait entraîner une hausse de sept mètres du niveau des mers.
 
"Nous avons maintenant la preuve accablante que le monde a tout intérêt à prendre des mesures rapides, et que tout retard ne fera qu''entraîner des coûts, économiques et humains, qui iront croissant", a-t-il dit.

La plus grande difficulté de cette conférence, qui est censée être le couronnement de deux ans de négociations engagées à Bali en décembre 2007, sera de surmonter la méfiance et les désaccords qui opposent le monde riche et industrialisé aux pays qui sont soit très pauvres soit en voie d''industrialisation.

Les pays riches auront face à eux un front commun constitué de 77 pays du monde en développement. Les désaccords portent sur le montant du financement destiné à aider les pays pauvres à s''adapter aux changements climatiques et à aller vers une économie moins polluante, ainsi que sur les objectifs à se fixer en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Editorial commun dans la presse

Les grands pays émergents, parmi lesquels figurent deux des plus gros pollueurs au monde - la Chine et l''Inde - rejettent l''objectif de 50% de réduction des émissions de GES contenu dans un document qu''a fait circuler le Danemark avant la réunion.

Les 77 pays en développement s''opposent aussi à la fixation d''un "pic" des rejets à l''échelle planétaire en 2020.

La venue annoncée des dirigeants de tous les gros pays pollueurs de la planète, en tête desquels la Chine, les Etats-Unis, la Russie, l''Inde, de même que certaines promesses annoncées tout récemment, ont cependant ravivé l''espoir qu''un accord politique pourrait être conclu à Copenhague, faute d''un traité contraignant en bonne et due forme.
 
L''Afrique du Sud est la dernière en date à avoir fait part d''un engagement, en l''occurrence baisser de 34% ses émissions de GES par rapport au niveau attendu en 2020, cela si les pays riches acceptent d''apporter aux pays en développement une aide financière et technologique.
 
Même les partisans du protocole de Kyoto reconnaissent qu''il est aujourd''hui insuffisant pour limiter la hausse des températures, notamment parce que les Etats-Unis n''ont pas ratifié le texte.

Cette fois-ci, l''idée est de faire bouger la totalité des grands émetteurs, y compris la Chine et l''Inde, et de parvenir à un accord politique, la mise au point des détails juridiques étant remise à 2010.

Pour faire pression en faveur d''un accord, 56 journaux de 45 pays, dont Le Monde, Libération, The Guardian, El Pais, Toronto Star, publient lundi un éditorial commun demandant à tous les pays, pauvres et riches, de se montrer unis à Copenhague.

(Source : Reuters)